Enfin, un accord en vue entre la Grèce et ses créanciers privés

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  438  mots
Copyright Reuters
L'Institut pour la finance internationale (IFI) a déclaré mercredi que le gouvernement grec et ses créanciers privés sont proches d'un accord final sur la restructuration de la dette du pays, une conclusion étant attendue cette semaine.

"Nous sommes proches de la finalisation d'un échange de dette volontaire dans le cadre exposé publiquement en début de semaine par Jean-Claude Juncker en sa qualité de président de l'Eurogroupe", ont déclaré les dirigeants de l'Ifi. "Nous prévoyons de conclure la semaine prochaine pendant que des discussions sur d'autres sujets de poursuivent." Mardi, des banquiers et des responsables politiques avaient laissé entendre que les discussions entre la Grèce et ses créanciers privés pouvaient aboutir ce mercredi. La perspective d'un tel accord a contribué à la hausse des Bourses mondiales.

Hier, le FMI a fait un début de mea culpa sur sa responsabilité dans la situation catastrophique dans laquelle est plongée l'économie grecque. Le chef de mission du FMI chargé de surveiller le redressement des finances grecques, Poul Thomsen, a reconnu des erreurs dans le pilotage du pays depuis deux ans et plaidé pour moins d'économies budgétaires et davantage de libéralisation, dans un entretien publié mercredi par le quotidien grec Khatimerini. "L'adaptation budgétaire a été fondée de manière exagérée sur les hausses d'impôts, nous aurions dû mettre davantage l'accent sur la limitation des dépenses, c'est l'un des secteurs où nous aurions pu être plus convaincants auprès du gouvernement", a affirmé M. Thomsen. "Même si beaucoup reste à faire, la Grèce a bien avancé", a-t-il estimé, affirmant comprendre le malaise de l'opinion grecque face aux critiques rejetant la responsabilité du marasme sur le pays ou l'accusant d'être incapable de se redresser.

"Nous devrions être plus attentifs à garantir que nous envoyons un message équilibré quand nous disons que le programme est hors des rails", a-t-il insisté. Mais "les réformes et l'effort nécessaire (...) ont perdu de leur dynamique, nous devons la retrouver", a-t-il ajouté. "Nous devons ralentir un peu le rythme de l'assainissement budgétaire et avancer beaucoup plus vite dans la mise en oeuvre des réformes".

Il a réaffirmé que parmi celles-ci, il soutenait des mesures de réductions salariales dans le secteur privé, censées selon le FMI relancer l'économie via un gain de compétitivité, mais rejetées par les Grecs comme risquant de plomber encore plus la consommation et l'activité. L'idée d'une réduction du salaire minimum se heurte à l'opposition des syndicats. A 751 euros brut par mois, le salaire minimum est supérieur de 35% à celui du Portugal, et de 20% à celui de l'Espagne.

L'Allemagne a provoqué un tollé mardi lors de la réunion de l'Eurogroup en plaidant pour une mise sous tutelle économique et budgétaire de la Grèce.