Pas d'accord pour la Grèce

Par latribune.fr avec AFP et Pierre-Alexandre Sallier du quotidien Le Temps  |   |  708  mots
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La réunion des chefs de partis de la coalition gouvernementale grecque s'est interrompue au bout de huit heures sans accord politique global sur les mesures d'austérité proposées par les créanciers du pays, après le départ du chef du parti d'extrême droite Laos.

Les chefs des trois partis gouvernementaux se sont mis d'accord sur "tous les points du plan sauf un", a indiqué un communiqué des services du Premier ministre Lucas Papademos, qui espère boucler un accord global avant jeudi soir.

Ce point de divergence porte sur "la réduction des retraites", a précisé à l'AFP une source gouvernementale, après la fin de la réunion, qui a duré huit heures et qui "se poursuivait" entre M. Papademos et les chefs de la délégation de la troïka, l'UE, la BCE et le FMI "dans le but de conclure un accord avant la réunion de l'Eurogroupe" prévue pour jeudi soir à Bruxelles.

La réunion cruciale de Georges Papandréou (socialiste), Antonis Samaras (droite) et Georges Karatzaféris (extrême-droite) chez M. Papademos a débuté mercredi à 17H00 locales (14H00 GMT) et s'est poursuivie pendant huit heures. Elle visait notamment à recevoir le consentement des partis gouvernementaux sur les mesures de rigueur réclamées par la troïka des bailleurs de fonds du pays en échange d'un nouveau prêt de 130 milliards d'euros.

Le dirigeant d'extrême droite est sorti le premier de la résidence du Premier ministre en dénonçant la pression de la troïka pour réduire les retraites complémentaires. "Nous avons passé sept heures en discutant sur cette question", a indiqué aux journalistes M. Karatzaféris en récitant un poème du poète grec Cavafis. De son côté, M. Samaras a souligné que "les négociations continuaient sur la question des retraites".

Parmi les mesures de rigueur envisagées, figurent une réduction du salaire minimum et le licenciement de 15.000 employés du secteur public et des coupes dans les retraites complémentaires. Selon le communiqué des services de M. Papademos, "M. Karatzaféris a exprimé de nombreuses réserves" sur le plan.

La délégation des représentants de la troïka UE-BCE-FMI des bailleurs de fonds du pays, présente sur les lieux, rencontre le Premier ministre M. Papademos, après le départ des trois chefs des partis", a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.

Les banquiers de l'Etat grec, comme les institutions multilatérales maintenant le pays sous perfusion, ignorent les protestations secouant un pays de nouveau plongé dans la grève générale. ­Elles n'en doivent pas moins obtenir le blanc-seing des représentants du peuple grec sur le nouveau train de sacrifices proposés. Afin, également, d'éviter les retournements de dernière minute; comme celui ayant suivi le sommet européen de fin octobre.

Risque de faillite le 20 mars

De ce feu vert dépend le redémarrage du mécanisme de renflouement, décidé lors du sommet européen du 27 octobre, qui permettrait le déblocage du nouveau prêt de secours de 130 milliards d'euros prévu pour Athènes, qui succède aux 110 milliards avancés ces deux dernières années. Une réunion des ministres des Finances de la zone euro a été convoquée jeudi soir à Bruxelles. Sans ces versements, Athènes se trouverait dans l'incapacité de faire face à sa première échéance de l'année: 14 milliards d'euros à rembourser le 20 mars.

Coup de rabot de la BCE?

Ensuite, il faudra s'attaquer à la réduction de la masse d'emprunts courant toujours, dont une grande partie apparaît à jamais irrécouvrable: en raison des intérêts s'accumulant, ce passif enflera de 163% du Produit intérieur brut à 198% fin 2012, selon la Commission européenne. Les négociations, avec les banques, sur un coup de rabot visant à leur faire effacer 100 milliards d'euros - sur les 335 milliards que doit Athènes - reprennent jeudi à Paris. Le but reste de boucler ce grand échange de titres, avant l'échéance du 20 mars. Un soutien crucial pourrait être apporté par la Banque centrale européenne, qui, selon le Wall Street Journal, consentirait finalement à participer à cet échange des emprunts grecs, en partenariat avec les autres Etats de la zone euro - ou plutôt de leur structure commune, le FESF. «Les investisseurs vont tout faire pour obtenir des détails lors de la réunion de la BCE, ce jeudi», prévient Chris Walker, stratège sur devises chez UBS.