Le parlement grec doit voter le plan d'austérité ce dimanche pour éviter la faillite

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  711  mots
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Le projet de loi devrait être voté par le parlement ce dimanche, ce qui rapprocherait la Grèce d'une solution financière alors qu'Athènes doit rembourser 14,5 milliards d'euros d'emprunts d'Etat arrivant à échéance le mois prochain. Le pays méditerranéen ne pourra pas honorer ces dettes sans une nouvelle aide.

Le gouvernement grec a approuvé vendredi soir un projet de loi engageant le pays dans les réformes exigées par l'UE et le Fonds monétaire international pour la mise en oeuvre d'un second plan de sauvetage de 130 milliards d'euros, indiquent des responsables gouvernementaux. "Cela a été approuvé", a annoncé un ministre participant à la réunion de cabinet.

L'Union européenne demande au gouvernement grec de fournir le détail de réductions supplémentaires des dépenses publiques d'un montant de 325 millions d'euros.

Elle exige également un engagement clair des dirigeants des partis de la coalition gouvernementale à appliquer les réformes.

"Nous ne pouvons laisser la Grèce faire faillite. Notre priorité est de faire le nécessaire pour adopter le nouveau programme économique et le nouvel accord de prêt. Il va sans dire que ceux qui sont en désaccord et ne votent pas pour le nouveau programme ne peuvent rester au gouvernement", a déclaré le Premier ministre Lucas Papadémos en conseil des ministres.

Vendredi, les Grecs ont entamé une grève générale de 48 heures pour dénoncer les nouvelles mesures d'austérité réclamées par les créanciers internationaux et dont Athènes ne pourra faire l'économie, selon le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, à moins de quitter la zone euro.

Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté place de la Constitution (Syntagma), devant le Parlement mais les manifestations, relativement peu suivies, se sont globalement déroulées dans le calme.

Le premier syndicat de police, qui accuse le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne de porter atteinte à la démocratie et à la souveraineté nationale, a exprimé sa volonté de ne plus agir contre ses "frères". Un quotidien local publie par ailleurs un photomontage montrant la chancelière allemande Angela Merkel en uniforme nazi.

SACRIFICES

Les quatre membres du gouvernement issus du LAOS, parti d'extrême droite qui appartient à la coalition gouvernementale, ont présenté leur démission pour protester contre les exigences des créanciers internationaux, rapporte l'agence de presse ANA. Georges Karatzaféris, chef de file du mouvement, avait auparavant exclu de donner son aval au nouveau plan d'austérité.

"J'ai expliqué aux autres dirigeants politiques que je ne pouvais pas voter pour cet accord de prêt", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Les Grecs ne peuvent être pris en otages et asservis. On nous a pris notre dignité. Nous avons été humiliés. Je ne peux pas l'accepter".

Le LAOS compte 15 députés sur les 300 du parlement grec, ce qui signifie que son opposition au plan de sauvetage n'empêcherait pas son adoption.

La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Marilisa Xenogiannakopoulou, membre du Parti socialiste (Pasok), a également présenté sa démission, mais le mouvement a invité ses élus à soutenir le plan.

Pour Vénizélos, la Grèce ne peut qu'accepter les conditions du nouveau plan d'aide de 130 milliards d'euros pour éviter la faillite des comptes publiques qui se profile pour le mois prochain.

"Le moment est venu pour nous de trancher. Malheureusement, nous devons choisir entre des sacrifices et des sacrifices encore plus importants", a-t-il déclaré à Bruxelles.

Le dispositif prévoit notamment une baisse de 22% du salaire minimum, la suppression de 150.000 postes dans la fonction publique et une réduction des pensions de retraite.

Pour de nombreux Grecs, appauvris par cinq années de récession, dans un pays où le chômage touche un actif sur cinq, où les magasins ferment les uns après les autres, ces nouvelles mesures sont inacceptables.

Lucas Papadémos avait arraché jeudi l'accord des chefs de file du Pasok (gauche), de la Nouvelle démocratie (droite) et du LAOS aux nouvelles mesures réclamées par les bailleurs de fonds, mais leur feu vert n'a pas convaincu les partenaires d'Athènes de débloquer les fonds et de conclure l'accord sur l'Implication du secteur privé (PSI) dans la dette publique.

Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, a prévenu qu'aucune aide ne serait déboursée sans garanties apportées par la classe politique grecque. "En bref, pas de déblocage sans mise en oeuvre" des mesures, a-t-il résumé.