L'Assemblée nationale a adopté le Mécanisme européen de stabilité

Par latribune.fr  |   |  370  mots
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La chambre basse du parlement français a approuvé l'instauration au 1er juillet 2012 du MES, successeur du FESF. L'abstention du parti socialiste a soulevé de nombreuses critiques.

L'assemblée nationale a finalement voté la participation de la France au Mécanisme de stabilité européen (MES) qui, à partir du 1er juillet prochain, prendra la succession de façon permanente du Fonds européen de stabilité financière (FESF), l'institution qui a aidé l'Irlande et le Portugal et qui aidera la Grèce. 256 députés ont voté pour, 44 contre et 151 se sont abstenus.

Critiques à droite, critiques à gauche
Les débats ont principalement porté sur le comportement du parti socialiste, qui a décidé de s'abstenir. Le Premier ministre François Fillon avait demandé avant le vote aux députés socialistes de « se ressaisir » et de choisir « l'intérêt général européen ». Un peu plus tôt, devant les députés UMP, le locataire de Matignon avait évoqué une « faute historique ». A gauche du PS, les groupes communistes et écologistes, qui ont voté contre le texte n'ont pas non plus ménagé leurs critiques à l'encontre du comportement du PS. Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle, avait « adjuré ses camarades socialistes » à s'opposer au MES. Il a accusé les socialistes de « diviser toute la gauche ». « La gauche ne pourra pas rompre avec l'austérité et mener une politique de relance de l'activité si ces deux traités européens sont appliqués », a-t-il défendu dans une lettre envoyée aux parlementaires de gauche. Les écologistes ont, eux, par la voix de François de Rugy, leur député de Loire-Atlantique, estimé que « ce mécanisme est une espèce de FMI européen qui va aboutir à des politiques d'austérité généralisées ».

"Abstention dynamique"
Quant au PS, il a tenté de justifier sa position. Jean-Marc Ayrault a indiqué que « l'abstention du PS est dynamique, offensive. Le vote négatif aurait donné l'impression de ne rien décider ». Il a cependant voulu affirmer que « si ce traité n'est que de l'austérité, alors l'Europe ne pourra pas s'en sortir ». Le traité sur les institutions européennes, qui prévoit notamment d'instaurer une règle d'or budgétaire au sein de la zone euro, devrait être adopté par le conseil européen des 1er et 2 mars prochains.