La Grèce ne veut pas d'un chaperon

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  316  mots
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Les Grecs n'ont pas apprécié la proposition de Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, de nommer un commissaire européen dédié à la question grecque. Proposition rejetée, ce mercredi, par leur Premier ministre Lucas Papademos.

Si les Grecs sont prêts à beaucoup pour obtenir l'aide de l'Union européenne, ils gardent leur orgueil. Le Premier ministre grec Lucas Papademos a rejeté mercredi une proposition du président de l'Eurogroupe visant à nommer un commissaire européen chargé spécifiquement de la reconstruction du pays en crise, estimant qu'Athènes était à même de remplir ses obligations. "Le nouveau programme économique de la Grèce sera mis en oeuvre par le gouvernement grec et les autorités grecques", a-t-il assuré devant la presse à l'issue d'une rencontre avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à Bruxelles.

"Ce faisant, nous saluons le soutien de la Commission européenne, des commissaires eux-mêmes et des services de la Commission et je pense que cela suffit comme ça", a ajouté le Premier ministre grec en réponse à une question sur la proposition.

Sujet sensible

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a suggéré qu'un commissaire européen soit chargé uniquement de la reconstruction de la Grèce, dans des entretiens accordés mercredi à des journaux européens. Le gouvernement grec n'a "jusqu'ici pas réussi" à adapter la structure économique de son pays aux critères européens, a expliqué le président de l'Eurogroupe, "c'est pour cela que nous devons participer nous mêmes à la mise en oeuvre".

Une autre proposition allemande récente, visant à créer un poste de commissaire européen doté d'un droit de veto budgétaire cette fois sur la politique d'Athènes, avait soulevé un tollé dans le pays et ailleurs. Elle avait été rapidement abandonnée. La question de la surveillance extérieure des réformes menées en Grèce est donc très sensible en Grèce, pays qui a déjà le sentiment de vivre sous la tutelle de l'Europe et du Fonds monétaire international.