La Grèce poursuit sa cure d'austérité avec de nouvelles mesures

Le Parlement grec a adopté mardi soir un projet de loi impopulaire prévoyant de nouvelles coupes dans les retraites des fonctionnaires et les salaires des dirigeants locaux ainsi que des fusions d'organismes publics, demandées par les créanciers de la Grèce en échange du nouveau plan d'aide.
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Ce texte adopté à une très large majorité de 202 députés sur les 283 qui ont participé au vote, fait partie "des actions prioritaires" fixées dans le memorandum négocié par le gouvernement grec avec les créanciers du pays, et concrétisé par une loi cadre votée le 12 février au milieu de violentes manifestations à Athènes. Les partenaires de la Grèce en avaient fait une condition sine qua non du versement à ce pays des prêts indispensables pour lui éviter la faillite et une sortie de l'euro. Les syndicats et l'opposition de gauche en ont fait un nouvel axe de leur combat contre les politiques de rigueur "barbares" menées depuis le début de la crise grecque, en 2010.

Le texte prévoit la réduction de 12% des retraites principales du secteur public supérieures à 1.300 euros par mois, ainsi que l'abaissement de 10% à 20% des retraites complémentaires de plus de 200 euros. Ces mesures viennent s'ajouter à la baisse de 10% des retraites du secteur public intervenues au moment de l'adoption d'un premier train de mesures de rigueur en 2010, en échange d'un premier prêt de l'UE et du FMI de 110 milliards d'euros. Le nouveau projet de loi comprend également une baisse de 10% des salaires des dirigeants de collectivités locales (maires, maires adjoints, préfets) ainsi qu'une fusion des organismes de recherche, dont le nombre va passer de 56 à 31. En raison d'une série de réductions budgétaires dans plusieurs ministères, dont la plus importante concerne le ministère du Travail et les comptes de la Sécurité sociale, le projet de loi prévoit une révision du budget pour 2012, dont le déficit passe à 6,7% du PIB contre 5,4% prévus initialement.

Coupes dans la santé et le social

Mercredi, un projet de loi réduisant les dépenses médicales et hospitalières ainsi que des fusions d'organismes sociaux doit être voté au Parlement, également en vertu d'une procédure d'urgence. Les médecins grecs sont appelés le même jour à une journée de grève. Ce nouveau tour de vis s'ajoute au vote, dans la loi cadre du 12 février, d'un abaissement de 22% du salaire minimum (qui passe à 586 euros), et de 32% de celui des jeunes de moins de 25 ans. Une réunion des ministres des Finances de la zone euro doit faire le point jeudi sur les initiatives qui auront été prises par Athènes pour mériter le nouveau prêt de 130 milliards d'euros sur trois ans assorti d'un effacement de 107 milliards de sa dette.

Depuis le feu vert des ministres des Finances de la zone euro la semaine dernière au plan de sauvetage censé lui sortir la tête de l'eau, la Grèce s'efforce d'adopter en un temps record les mesures réclamées. Le plan de sauvetage vise dans un premier temps à assurer que le pays ne fasse pas faillite le 20 mars, à l'échéance d'une obligation de 14,5 milliards d'euros. A plus long terme, il doit ramener la dette grecque à 120,5% du PIB d'ici à 2020 contre plus de 160% actuellement (350 milliards d'euros).

Alors que le vote d'une deuxième loi d'économies est programmé pour mercredi, les syndicats manifesteront le même jour dans le cadre d'une journée de mobilisation européenne anti-austérité. Mardi, plusieurs centaines de policiers, de pompiers, de garde-côtes ont manifesté contre les baisses de leurs salaires qui atteignent dans certains cas 40%, selon les syndicats. Certains ont brûlé un drapeau nazi devant le parlement.

Un effort difficile à renouveler

Presque au même moment, le président du Parlement européen, l'allemand Martin Schulz s'attirait les applaudissements des députés grecs lors de son discours, prononcé en allemand, pour les exhorter à voter les nouvelles mesures d'austérité. Tout en les assurant que la Grèce "n'est pas seule". "C'est dramatique de réduire les retraites, mais le gouvernement est contraint de le faire car le budget est déficitaire et il faut renverser cette situation", sinon le pays risque de sortir de la zone euro, ce qui serait "catastrophique", a averti le ministre des Finances, Evangélos Vénizelos, devant les députés.

Pour Antonis Samaras, le chef du parti conservateur Nouvelle Démocratie qui gouverne aux côtés des socialistes du Pasok, ce vote va clore le "triste chapitre" ouvert par la Grèce il y a plus de deux ans. "Les mesures sont très dures pour les faibles", a souligné le président grec Carolos Papoulias, lors de sa rencontre avec Martin Schulz. "Je ne suis pas sûr que la Grèce puisse endurer d'autres mesures de ce type", a-t-il averti. Malgré son impopularité, le projet a reçu plus de voix que les seules 193 voix de la coalition gouvernementale sur lesquelles le gouvernement pouvait théoriquement s'appuyer.

Depuis le feu vert des ministres des Finances de la zone euro la semaine dernière au plan de sauvetage censé lui sortir la tête de l'eau, la Grèce s'efforce d'adopter en un temps record les mesures réclamées. Le plan de sauvetage vise dans un premier temps à assurer que le pays ne fasse pas faillite le 20 mars, à l'échéance d'une obligation de 14,5 milliards d'euros. A plus long terme, il doit ramener la dette grecque à 120,5% du PIB d'ici à 2020 contre plus de 160% actuellement (350 milliards d'euros).

Le Premier ministre Lucas Papademos n'a pas assisté au vote, devant partir pour Bruxelles où il doit s'entretenir avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, à la veille de la réunion des ministres des Finances de la zone euro.

Commentaires 12
à écrit le 01/03/2012 à 0:03
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L'économie de la dette c'est le suicide de l'humanité. La croissance économique perpétuelle, imposée par l'économie de la dette - c'est la destruction de la planète.

à écrit le 29/02/2012 à 23:49
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Solution : ANNULATION de la dette; interdiction de la spéculation boursière; retour au mécanisme de la création monétaire par les banques nationales, emprunts SANS intérêt - tout ça à l'échelle européenne d'abord. ET NON aux MES et FMI qui ne font q...

à écrit le 29/02/2012 à 15:39
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Faut-il encore qu'il finance de leur contribution le MES Pour eux seulement 19 milliards! Elle courre elle courre la dette et les privations jusqu'à ce que mort s'en suive.

à écrit le 29/02/2012 à 15:16
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Plus d'austerite....On voit le resultat depuis 2 ans.C'est keynes,economiste britannique qui disait"on fait de l'austeritee en croissance,et en crise on fait de la croissance" Les mecs devraient peut etre relire le b-aba de l'economie. Ce qui arrive ...

à écrit le 29/02/2012 à 14:57
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Vivement la révolution grecque et qu'ils foutent dehors leur personnel politique, le FMI,et les représentants de l'Europe. Ca aurait au moins l'avantage de faire réfléchir nos "zélites zélés" qui pourrait bien sentir le vent du boulet passer.

le 29/02/2012 à 15:27
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C'est le cas de le dire...! D'accord avec toi JB38...et ça risque de souffler encore plus près de chez nous... http://protection-rendements.fr/2012/02/29/ne-doutez-pas-grece-fera-defaut-vent-mauvais-espagnole/

à écrit le 29/02/2012 à 12:12
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Mais en fait la catastrophe est déjà présente et aucune solution n'est proposé, a part : "gagner du temps"! Et justement, ce gain de temps est profitable à l'idée d'une sortie de la monnaie unique de plus en plus réaliste...! Avant 2000 la monétique...

à écrit le 29/02/2012 à 9:52
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http://www.youtube.com/watch?v=t1d_2dTxr0s publiez vous svp intervention emmanuel todd

à écrit le 29/02/2012 à 9:02
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Une vision effrayante sur le sort grecque et européen . Une intervention récente de Mr Emmanuel Todd de 2:05 minutes ci jointe http://www.youtube.com/watch?v=t1d_2dTxr0s bonne semaine quand même

le 29/02/2012 à 10:10
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C'est un immense désastre en Grèce et bientôt dans toute l'Europe sauf peut-être en Allemagne et au Luxembourg.

à écrit le 29/02/2012 à 8:45
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Je propose que l'Etat grec ait 0 dépenses pour 100 de recettes. N'est-ce pas intelligent ?

à écrit le 29/02/2012 à 8:07
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Chronique d'une mort annoncée, la Grèce est mal barrée. Ses députés privilégiés peuvent bien voter ce que veulent les Allemands et les autres les rentrées fiscales diminuent tous les jours, c'est le serpent qui se mord la queue.

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