Les fonctionnaires britanniques sont plus ou moins payés selon les régions

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  401  mots
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Leurs traitements seraient fixés au niveau régional, en fonction du coût de la vie et des salaires dans le secteur privé.

Le ministre de l'Economie George Osborne se prépare à annoncer dans son budget 2012/2013 la fin du traitement unique pour les fonctionnaires, déjà soumis à un gel de salaires depuis 2010, selon la presse britannique samedi.

Leurs traitements seraient fixés au niveau régional, en fonction du coût de la vie et des salaires dans le secteur privé. L'objectif est, selon le Trésor, de réduire l'écart entre salaires privés et publics, qui peut aller jusqu'à 18% en faveur du public.

Le ministère du Budget réfute viser des économies pour l'Etat, et assure qu'il s'agit d'une mesure destinée à "booster la croissance", en aidant les entreprises à embaucher. Ces dernières feraient face actuellement à une concurrence déloyale de la part du secteur public, mieux rémunéré dans la plupart des régions, selon le Budget.

La mesure s'appliquerait dans un premier temps à quelque 140.000 fonctionnaires des ministères du Travail, des Transports et de l'Intérieur, les premiers à sortir du gel de 2 ans des salaires dans la fonction publique décidé par le gouvernement libéral-conservateur.

D'autre secteurs, comme l'éducation, pourraient suivre l'année suivante.

Les syndicats ont vigoureusement réagi. PCS, premier syndicat du secteur public s'est dit "opposé" à un projet qui "va abaisser les rémunérations dans les régions".

La confédération des syndicats (Trade Union Congress, TUC) a estimé que cela ne va "pas seulement réduire la paye de millions de fonctionnaires, mais va aussi frapper les économies locales, en dehors de Londres et du sud-est (ou les salaires du privé sont plus élevés) car les gens auront moins à dépenser".

"Le budget qui se prépare va donner aux riches et prendre aux régions les plus frappées (par la crise)", a souligné son secrétaire général Brendan Barber.

La presse spécule également sur la baisse probable de la taxe sur les "super-riches" de 50%, qui s'applique au delà de 150.000 livres de revenu annuel. M. Osborne s'est engagé à réduire la taxe introduite à titre temporaire par les travaillistes en 2009, mais la mesure risque d'être très impopulaire, à un moment où les Britanniques se serrent la ceinture.

Sa réduction fait l'objet de délicates négociations avec le partenaire libéral-démocrate de la coalition qui, selon la presse, négocie en échange la suppression de niches fiscales pour les plus aisés.