Nouvelle explosion du chômage en Espagne

Par latribune.fr  |   |  348  mots
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Avec quelque 4,75 millions de travailleurs sans emploi en mars, le chômage atteint un nouveau record en Espagne. La dette publique devrait quant à elle augmenter de 10 points de PIB en 2012. De quoi conforter le gouvernement dans sa politique d'austérité.

Le nombre de chômeurs en Espagne a atteint fin mars un nouveau record, avec 4,750 millions de personnes, a annoncé mardi le ministère du Travail, estimant que ce chiffre souligne "l'importance" de la réforme du travail qui apporte un "cadre de confiance et de flexibilité". Ce chiffre de 4.750.867 demandeurs d'emplois marque le huitième mois consécutif de hausse du chômage et le situe à un niveau record depuis le début de la crise en 2008 et la première diffusion de ces statistiques mensuelles en 1996. Dans un pays rongé par un chômage des jeunes qui dépasse désormais les 50 %, le taux de chômage en Espagne atteint ainsi 23,6%, selon les chiffres publiés par eurostat lundi.

Et du côté de la dette publique, les nouvelles ne sont pas bonnes non plus : l'endettement devrait atteindre 78 % du PIB cette année, a confié le ministre de l'Économie Luis de Guindos au Wall street Journal. En 2011, la dette s'était portée à 68% du PIB. Ces ratios, qui ne sont cependant pas les plus élevés d'Europe, dépassent de loin le critère de Maastricht qui impose aux gouvernements de maintenir leur dette publique en dessous de 60 % du PIB. Et le pays en récession ne pourra que voir sa dette augmenter à grande vitesse tant qu'il ne renouera pas avec la croissance.

Ce nouveau record du nombre de chômeurs et les prévisions de hausse de la dette confortent le gouvernement dans sa politique d'austérité. Le Premier ministre Mariano Rajoy avait annoncé vendredi un budget d'une austérité sans précédent avec plus de 27 milliards d'euros d'économies visant à ramener à 5,3 % du PIB (produit intérieur brut) le déficit public. Mais si le gouvernement assume ses choix, il tient à rassurer les citoyens espagnols comme les marchés. "Si nous ne faisons pas les bons ajustements, les marchés nous pénaliseront. Mais si nous allons trop loin (ndlr, dans l'austérité), les marchés pourront également nous pénaliser", affirme le ministre de l'Économie espagnol au Wall Street Journal, clairvoyant.