L'Espagne boucle son budget 2012 : plus de 27 milliards d'euros d'économies

Avec en particulier la décision de geler les salaires des fonctionnaires et une baisse des budgets des ministères de 16,9% en moyenne, le gouvernement espagnol a approuvé vendredi son projet de budget 2012, qui prévoit 27,3 milliards d'euros d'économies. En outre, la TVA ne sera pas augmentée, contrairement à l'impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises.
De gauche à droite, Cristobal Montoro Romero, (ministre du Trésor espagnol), Soraya Saenz de Santamaria (vice-présidente du gouvernement) et Jose Manuel Soria (ministre de l'Industrie), de l'Energie et du Tourisme - AFP

Après les manifestations contre l'austérité dans tout le pays jeudi, le gouvernement espagnol a approuvé ce vendredi son projet de budget pour 2012, qui prévoit 27,3 milliards d'euros d'économies et de nouvelles recettes, notamment via le gel des salaires des fonctionnaires et une baisse des budgets des ministères de 16,9% en moyenne. "Nous sommes face à une situation limite", a reconnu la porte-parole du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria à l'issue du Conseil des ministres, et "notre première obligation est de revenir à des comptes publics assainis", alors que l'Espagne s'est engagée à réduire d'ici fin 2012 son déficit public, de 8,51% à 5,3% du PIB. Il s'agit du "plus grand effort de consolidation budgétaire de notre histoire démocratique", a pour sa part affirmé le ministre du Budget Cristobal Montoro devant la presse.

Maintien de la revalorisation des retraites et des prestations chômage

Les budgets des ministères seront donc réduits de 16,9% en moyenne, ce qui permettra d'économiser 17,8 milliards d'euros, le plus touché étant celui de l'Equipement qui sera amputé de 34,6%. A la hausse de l'impôt sur le revenu déjà annoncée fin décembre s'ajoute notamment celle de l'impôt sur les sociétés ou des taxes sur le tabac. Mais l'objectif de réduction des déficits ne sera "pas atteint à n'importe quel prix", a prévenu Soraya Saenz de Santamaria, soulignant la nécessité de "soutenir ceux qui en ont le plus besoin et ne pas paralyser la croissance et la création d'emploi", dans un pays où le taux de chômage atteint un niveau record (22,85%). Ainsi, "nous avons pris la décision de maintenir la revalorisation des pensions de retraite, geler le salaire des fonctionnaires au lieu de le baisser, maintenir les prestations chômage et la dépense sociale, notamment les bourses", a expliqué la porte-parole du gouvernement espagnol.

Augmentation de l'impôt sur les sociétes pour les grandes entreprises, pas de la TVA

De même, "nous n'allons pas augmenter la TVA pour ne pas nuire à la consommation et à la reprise économique, mais nous allons augmenter l'impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises", a-t-elle ajouté. La plupart des analystes tablaient sur la nécessité pour l' Espagne de trouver environ 50 milliards d'euros, entre économies et nouvelles recettes, en tenant compte de la récession, qui devrait réduire le PIB espagnol de 1,7% cette année. Le reste de l'effort devra notamment venir des régions et des municipalités, à la santé financière fragile depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008.

"Difficile de réduire le déficit public au milieu d'une récession"

Le doute demeure cependant chez beaucoup d'économistes, qui craignent que l' Espagne ne manque à nouveau son objectif de déficit cette année. "Cela a été démontré dans tous les pays, il est très difficile de réduire le déficit public au milieu d'une récession, parce que celle-ci réduit les recettes et augmente les dépenses, via les prestations chômage", dans un pays où près d'un actif sur quatre est sans emploi, souligne José Carlos Diez, économiste à la maison de courtage Intermoney. "Du coup, nous ramons à contre-courant, avec une capacité pour ramer mais au final, nous nous épuisons", estime-t-il: "L' Espagne a besoin de temps mais il semble que Bruxelles ne soit pas disposée à lui en donner".

Commentaires 20
à écrit le 31/03/2012 à 15:24
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Sarkozy a encore dit n'importe quoi cette fois ci concernant l'Espagne et son ancien chef de gouvernement qui certes a un peu tardé a prendre des mesures mais il y en a eu beaucoup d'autres des gens comme ça, à commencer par lui, et il (Zapatéro) a e...

à écrit le 31/03/2012 à 12:00
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Quelles sont les gateries prévues pour nous Français à partir de juillet 2012 ? Aucun des deux favoris n'en parlent !Il n'y a que Dupont et Marine mais , les médias les ignorent pas mal .

à écrit le 31/03/2012 à 9:13
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Ils veulent probablement copier la reussite grecque....

à écrit le 30/03/2012 à 17:35
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messieurs, vous en êtes encore à des solutions politiques " de gauche , de droite" , mais ce sont ces gestions "politisées" de notre pays qui nous ont conduites au bord du precipice ! alors arrétons la polémique/politique , et que,une bonne fois pour...

le 31/03/2012 à 7:57
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+ 1

le 31/03/2012 à 9:19
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Critique constructive: Les plus riches et les plus puissants n'ont cesse depuis 30 ans de mettre l'economie a leur service,90% du probleme vient de la.Quand une boite qui fait des benefices(je ne parle pas du CA) delocalise,ya un soucie. Solution: Re...

à écrit le 30/03/2012 à 16:37
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Grèce : austérité sévère , c'est pas bien. Espagne : austérité moyenne , c'est pas bien. France : pas d'austerite, c'est pas bien. ---------quelle est la solution alors?

le 30/03/2012 à 17:05
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La question sera réglée le jour où nos pays s'écraseront contre le mur de la dette, puisque, visiblement, nos politiciens entêtés refusent de réduire massivement les dépenses publiques et les impôts avant la catastrophe. Mais ils ne pourront pas prét...

le 30/03/2012 à 17:22
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Ils s'en fichent eux seuls se seront enrichis! leur devise: aprés eux le déluge!

à écrit le 30/03/2012 à 16:12
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Au même temps la Grèce avoue qu'ils auront besoin des nouveaux prêts et L'Espagne approche de plus en plus un scénario grecque des promesses non tenues et besoin proche des aides d'urgence...

à écrit le 30/03/2012 à 15:41
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Dagobert, super logiques tes propositions, pourquoi ne pas décider ton vote en le jettant au sort ?

le 30/03/2012 à 16:37
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L'orthographe est également due au hasard, dirait-on.

à écrit le 30/03/2012 à 15:22
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C'est pas assez ma jolie le compte n'y est pas , eh dis moi pourquoi c'est pas Rajoy qui présente le machin, c'est lui le Premier Ministre pas toi.

à écrit le 30/03/2012 à 14:37
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Mais bon Dieu C'est un programme socialiste, met en vigueur le programme qu'aurait dû mettre en oeuvre Zapatero!!!!!!Presque comme Sarko en France qui a tout faux sur la hausse de la TVA (mal conseillé notamment pas ce a ...de Copé l'antisocial de se...

le 30/03/2012 à 16:43
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Je ne comprends pas bien votre commentaire...Au regret de devoir vous le dire !

le 30/03/2012 à 17:14
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C'est sûr, y a eu un ou plusieurs loupés. Il manque à la première ligne devant "met" Rajoy, après "Sarko en France" deuxième ligne, il manque sauf et le "qui" devient qu'il, troisième ligne "sur ces derniers mois" on aurait dû le trouver en deuxième ...

à écrit le 30/03/2012 à 14:02
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Geler le salaire d'actifs et maintenir l'augmentation de celle des inactifs. Brillant, vraiment...

le 30/03/2012 à 17:04
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comme en france.l'europe est un suicide collectif ou alors il y a quelque chose qui nous échape

le 30/03/2012 à 17:28
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26% de chomeurs, 3 génerations sous un même toit, et des dettes colossales il y a peu de marges de maneuvres. Alors avant d'avoir le peuple affamé dans la rue l' état essait de maintenir un tant soit peu de social!!!

le 31/03/2012 à 8:02
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Surtout que là bas les aides c'est pas grand chose. La famille, sinon c'est 400 et quelques euros pendant 1 an après avoir touché au moins les 6 mois de chômages, pas d'APL, d'allocations familiales, d'Allocation Personnalisée d'Autonomie, d'AAH etc ...

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