Les Irlandais disent "oui" au traité budgétaire européen

Par latribune.fr  |   |  443  mots
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D'après les premières estimations, les Irlandais ont validé le Pacte budgétaire européen lors du référendum du 31 mai avec plus de 60% des voix et une participation moyenne. L'Irlande devient ainsi le sixième pays européen à ratifier ce traité.

Les Irlandais se sont prononcé favorablement lors du référendum sur le Pacte budgétaire européen. Après le vote d'hier, les résultats officiels n'étaient attendus qu'en fin d'après-midi après le dépouillement des urnes dans les 43 circonscriptions. Le "oui" l'emporte avec 60,3% des voix.  L'issue de ce scrutin n'est pas une suprise. Depuis l'annonce de ce référendum en février, les sondages prévoyaient une victoire du "oui". Seul la faible participation - 50,-% des inscrits se seraient déplacés - a donné des sueurs froides aux défenseurs de ce traité.

"Le peuple irlandais a adressé un signal fort dans le monde montrant que ce pays veut sérieusement relever le défi économique que nous avons à affronter", a commenté le Premier ministre irlandais après l'annonce de ces résultats. "Le traité ne résoudra pas tous les problèmes économiques mais c'est une première pierre pour s'assurer que l'économie tient sur des bases solides", a-t-il ajouté. 

Cinq pays ont approuvé le traité

L'Irlande est pour l'instant le seul des vingt-cinq Etats membres de l'Union européenne ayant signé ce texte fin janvier a avoir opté pour une consultation nationale. Ce traité vise à instaurer une plus grande discipline en matière de gestion des finances publiques, avec une "règle d'or" sur les déficits. Seules la Grance-Bretagne et la République Tchèque ne l'avaient pas signé. Ce texte n'entrera en vigueur que lorsque douze des dix-sept Etats de la zone euro l'auront ratifié.  Déjà, le Danemark, la Roumanie, le Portugal, la Grèce et la Slovénie l'ont approuvé. En France, le président François Hollande avait averti, alors qu'il était en campagne pour son élection, qu'il chercherait à renégocier ce traité pour y inclure un volet sur la croissance. 

Un vote négatif n'aurait pas forcément empêché ce traité d'entrer en vigueur. Mais, pour le gouvernement irlandais qui n'a pas hésité à le rappeler pendant la campagne, cela aurait envoyé un message négatif à Bruxelles. Le pays a bénéficié d'un plan de sauvetage du Fonds monétaire international et de l'Union européenne de 85 milliards d'euros fin 2010 pour éviter la faillite de son secteur bancaire. En face, le camp du "non" dénonçait un "traité d'austérité", et comptait sur un vote-sanction contre la politique de rigueur qui a accompagné le plan de soutien. C'était le cas par exemple du Sinn Fein, versant politique de l'ancienne Armée républicaine irlandaise), qui espérait marquer des points avec cette campagne en sollicitant les Irlandais hostiles à la politique de rigueur.