Euro-obligations : l'Europe continue de se disputer

Par latribune.fr  |   |  379  mots
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Mario Monti, le président du Conseil italien considère comme inéluctable la création d'euro-obligations, à laquelle l'Allemagne continue de s'opposer.

Dans un entretien à un hebdomadaire grec publié dimanche, Mario Monti, le président du Conseil italien assure que la zone euro finira par adopter les euro-obligations ou euro-bonds, malgré l'opposition de Berlin, réitérée par le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle .

"Je crois que nous aurons des euro-obligations sous une forme ou une autre, car notre union devient de plus en plus étroite", affirme Mario Monti dans une interview à To Vima. Il réaffirme ainsi le soutien de l'Italie à cet instrument qui permettrait de mutualiser les dettes des Etats membres de la zone euro. Un instrument dont la France pousse également à la création.

"Mais il doit être tout à fait clair qu'une émission d'euro-obligations ne constituerait pas un permis de dépenser" pour les pays dispendieux, met-il en garde. "Je suis certain que la Grèce restera dans la zone euro" mais le pays "doit poursuivre et intensifier son travail pour construire une économie forte comme le font les Portugais et Irlandais", poursuit M. Monti.

Dans le même journal, Guido Westerwelle évoque lui les risques d'un recours aux eurobonds auxquels Berlin est opposé. "Les euro-obligations auront deux conséquences: plus de dette et une compétitivité encore plus faible", fait-il valoir.

Les Pays Bas et la Belgique s'opposent également

L'Allemagne, la France et l'Italie ne sont pas les deux seuls pays à s'opposer sur ce dossier. Si les Pays-Bas s'opposent à la création de cet instrument, la Belgique y est favorable, sous conditions. La semaine dernière, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a jugé en effet que l'introduction d'euro-obligations dans l'Union européenne n'était possible qu'avec un partage de la gestion des budgets nationaux. « Je suis totalement favorable aux euro-obligations, mais on ne peut mettre ensemble sa dette que si on met aussi ensemble ses budgets. Il faut que la Commission européenne et le Conseil (des ministres de l'UE) aient une capacité d'intervention dans les budgets nationaux si les Etats ne respectent pas leurs engagements. Si on partage la dette, on partage aussi la gestion du budget. Des euro-obligations pour financer un nouvel endettement sans objectif d'intégration budgétaire plus fort, on n'y arrivera pas » », avait-il déclaré devant le club de la presse euro-américaine à Paris.