Les chefs de quatre institutions européennes majeures préparent un "plan d'ensemble" pour conduire la zone euro hors de la crise, selon le journal allemand "Welt am Sonntag". Le président de la banque centrale européenne, Mario Draghi, le président de l'UE Herman Van Rompuy, le chef de la commission Jose Manuel Barroso et le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker ont été chargés de mettre en place le mois dernier une feuille de route des réformes, explique le journal. Ce plan doit être présenté au sommet de l'Union européenne fin juin, selon Welt am Sonntag.
Un plan pour les 17 membres de la zone euro
Placés dans l'obligation de mettre fin aux turbulences qui secouent les marchés financiers et créent une incertitude économique profonde, les responsables des quatre institutions souhaitent trouver une solution durable, affirme au journal un haut responsable de l'UE. Dans le cadre des propositions, seraient notamment à l'étude : un renforcement du pouvoir des institutions européennes sur les budgets nationaux, la mise en place d'un organe de supervision du secteur bancaire, doté de nouveaux pouvoirs, une harmonisation des politiques fiscale, étrangère, en matière d'impots et de sécurité, ainsi qu'une réforme des programmes d'aide sociale. Selon Welt am Sonntag, ces propositions pourraient dans un premier temps ne concerner que les 17 pays de l'eurozone et non l'ensemble des 27 membres de l'UE.
Rien ne peut être fait sans le soutien de l'Allemagne
Par ailleurs, le milliardaire philanthrope américain George Soros affirme dans le texte d'un discours prononcé samedi et publié dimanche sur son site internet que l'Europe a trois mois pour sauver l'euro
"A mon avis les autorités disposent d'une fenêtre de trois mois pendant laquelle elles peuvent encore corriger leurs erreurs et inverser les tendances actuelles. Par autorités, je veux dire principalement le gouvernement allemand et la Bundesbank parce que dans une crise, les créanciers ont le pouvoir et rien ne peut être fait sans le soutien de l'Allemagne.
"Je m'attends à ce que les Grecs soient suffisamment effrayés par la perspective d'une expulsion de l'Union européenne pour donner une faible majorité de sièges à la coalition qui est prête à appliquer l'accord actuel avec l'UE, le FMI et les créanciers bancaires", a-t-il ajouté. Mais d'ici trois mois "l'économie allemande va également s'affaiblir et il sera encore plus difficile pour la chancelière (allemande Angela) Merkel de persuader l'opinion allemande d'accepter des responsabilités supplémentaires envers l'Europe. C'est ce qui crée cette fenêtre de trois mois", a-t-il conclu.