Angela Merkel dessine les contours d'une union politique en Europe

Par latribune.fr (Source AFP)  |   |  371  mots
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La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré jeudi matin qu'elle souhaitait travailler à une "union politique" en Europe, quitte à accepter l'idée d'une Europe à deux vitesses si certains pays bloquent.

"Nous avons besoin de plus d'Europe (...) d'une union budgétaire (...) et nous avons besoin avant tout d'une union politique. Nous devons pas à pas abandonner des compétences à l'Europe. Dans une interview à la télévision publique allemande ARD, la chancelière Angela Merkel a présenté sa vision de l'avenir qui se dessine pour le continent et son organisation politque. "Nous ne devons pas rester immobiles parce que l'un ou l'autre (pays) ne veut pas encore suivre", a-t-elle notamment déclaré. Elle fait ainsi un pas vers une Europe à deux vitesses, jugeant cette voie préférable à une sitation bloquée.

La chancelière s'exprimait au lendemain d'un entretien téléphonique avec le président américain Barack Obama, avec qui elle a évoqué la nécessité de mesures pour renforcer la zone euro, selon la Maison Blanche. Angela Merkel reçoit jeudi à la mi-journée le Premier ministre britannique David Cameron avec qui elle doit discuter de la crise de la zone euro.

Une proposition d'un programme de travail lors du sommet de juin

Angela Merkel a par ailleurs tenté jeudi matin de tempérer les attentes autour du sommet de l'Union européenne prévu fin juin, estimant qu'il n'allait pas régler tous les problèmes d'un coup. Elle a expliqué ne pas croire "qu'il y ait un seul sommet capable de tout régler d'un coup", soulignant qu'elle voulait faire au sommet de juin une proposition pour un programme de travail avec l'objectif d'une union politique.

Elle a de nouveau expliqué sa stratégie de croissance pour l'Europe. "La consolidation budgétaire et la croissance sont les deux faces d'une seule et même médaille", a-t-elle dit, soulignant que la croissance devait venir d'une compétitivité renforcée dans les différents pays de l'Union européenne. "Nous devons, chaque pays d'Europe, nous confronter avec nos propres faiblesses", a-t-elle dit.

Trois Allemands sur quatre pessimistes sur l'évolution de la crise

Plus de trois-quarts des Allemands (78%) pensent d'ailleurs que "le pire de la crise de la zone euro est encore à venir", selon un sondage publié jeudi. Mais 70% se disent toutefois confiants dans le fait que l'Europe devrait surmonter la crise actuelle, et l'euro continuer à exister.