Hollande, Junker et Merkel au chevet des banques espagnoles

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  666  mots
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Les ministres des Finances de l'Eurogroupe tiennent depuis 16h00 une conférence téléphonique ce samedi 9 juin pour discuter du plan d'aide à l'Espagne. Il pourrait atteindre 100 milliards d'euros mais la zone euro pourrait demander en échange a zone euro au gouvernement espagnol "d'assainir le secteur financier".

 Les choses se précipitent pour sauver les banques espagnoles... Et l'euro. Le chef de file de l'Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a appelé à une résolution rapide de la crise bancaire espagnole alors que Madrid est pressé de toutes parts pour demander de l'aide. Dans un entretien tard dans la soirée de vendredi sur la radio allemande DeutschlandradioKultur, Jean-Claude Juncker a déclaré: "la solution doit arriver rapidement".Parallèlement, il a insisté sur le fait que la situation espagnole n'était pas comparable avec celle de la Grèce, louant les efforts de Madrid pour redresser ses finances publiques.Dans un entretien au quotidien allemand régional Ruhr Nachrichten paru samedi 9 juin, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a répété que c'était à l'Espagne de décider si elle demandait de l'aide financière de ses partenaires européens. 

Junker et Merkel pour une solution rapide

Vendredi, la chancelière allemande Angela Merkel avait déclaré: "Il est toujours clair que les pays qui (veulent bénéficier) de la solidarité en font la demande eux-mêmes. Nous avons tout ce qui est nécessaire pour une évolution stable de la zone euro", en faisant allusion au fonds de secours européen FESF. Dans une interview au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung paru samedi, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a appelé à une coopération plus étroite entre les pays européens pour résoudre la crise de la zone euro.Elle a ainsi plaidé pour une garantie commune des dettes de la zone euro qui donnerait un "signal clair aux marchés: l'Europe a un projet commun et ses membres veulent le poursuivre ensemble"."Ce qui mine actuellement les efforts pour conserver l'euro, ce sont les incertitudes et les doutes sur la vision à long terme des hommes politiques et la pérennité de la zone euro", a dit la directrice du FMI au journal.

Entretien téléphonique entre les ministres des finances dela zone euro

L'Espagne était pressée vendredi de toutes parts de demander un sauvetage européen pour ses banques, dont les besoins se chiffrent en dizaines de milliards d'euros, et pourrait même être contrainte de franchir le pas plus tôt que prévu, peut-être dès ce week-end.

Les banques espagnoles ont besoin d'au moins 40 milliards d'euros de recapitalisation pour faire face à une nouvelle détérioration de l'économie, selon un rapport du FMI publié vendredi. Les ministres des Finances de la zone euro s'entretiendront samedi à 16H00 par téléphone au sujet de l'Espagne, qui devrait faire une demande d'aide pour recapitaliser son secteur bancaire, ont indiqué samedimatin à l'AFP des sources gouvernementales européennes. L'ordre du jour de cette téléconférence est "l'approbation d'une déclaration qui souligne l'intention de l'Espagne de solliciter de l'aide, et l'engagement de l'Eurogroupe d'y accéder", a confié une source gouvernementale européenne. Du côté du gouvernement espagnol, on déclare "attendre" les résultats de cette conférence de l'Eurogroupe et "examiner" le rapport du FMI.

Un plan d'aide jusqu'à 100 milliards d'euros

Les dirigeants de la zone euro envisageraient un plan d'aide pour l'Espagne "jusqu'à 100 milliards d'euros", selon une source gouvernementale européenne, citée par l'AFP. Soit beaucoup plus que les 40 milliards de recapitalisation nécessaire indentifiée par le FMI.  D'ailleurs le FMI lui même estime qu'un tel matelas (les 40 milliards) devrait être en principe de 1,5 à deux fois plus gros pour convaincre les marchés que l'Espagne est suffisamment bien dotée pour amortir les chocs. L'agence de notation Standard & Poor's estimait pour sa part dans une analyse en fin de semaine que les banques espagnoles pourraient connaître des pertes de 80 à 112 milliards d'euros en 2012 et 2013.

Mais La zone euro s'apprêterait  à demander au gouvernement espagnol "d'assainir le secteur financier" en échange d'une aide à ses banques en grande difficulté, a indiqué samedi à l'AFP une source gouvernementale européenne.