Le plan bancaire espagnol, lourd pour le budget de Madrid, "neutre" pour celui de Paris ?

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  365  mots
Pierre Moscovici, ministre Français de l'Economie et son homologue espagnol Luis de Guindos - Photo AFP
L'aide européenne aux banques espagnoles devrait plomber les finances publiques de l'Espagne, prévoit ce mardi l'agence de notation Fitch. En France, Pierre Moscovici a voulu se montrer rassurant en affirmant que cette aide de 100 milliards d'euros n'aurait pas d'incidence sur les objectifs de déficit.

Le prêt de 100 milliards d?euros accordé à l?Espagne par l?Union européenne pour aider ses banques devrait peser dans son budget. Au point même de lui faire manquer ses objectifs de déficit pour cette année et l?an prochain. Pour l?agence de notation Fitch, qui a dégradé sa note souveraine de trois crans la semaine dernière, ce plan d?aide l?empêchera en effet de réduire son déficit public à 5,3% de produit intérieur brut (PIB) cette année, et à 3% en 2013 comme l?avaient promis le Premier ministre Mariano Rajoy par la voix de son ministre de l'Economie et des Finances Luis de Guindos.

Ce dernier avait d?ailleurs tenté de relever de 4,4% à 5,8% du PIB cet objectif pour 2012, parvenant finalement à un compromis à 5,3% avec la Commission européenne. Quand au retour aux 3% de déficit en 2013, il a semblé intenable, et la cible repoussée à l'année suivante.

Moscovici : un plan ?neutre? pour la France

En France, pendant ce temps, le ministre de l?Economie et des Finances, Pierre Moscovici a tenté de se montrer rassurant ce mardi. Il a affirmé que le plan d?aide aux banques espagnoles n?empêcherait pas la France d?atteindre ses propres objectifs de déficits. "Par rapport à nos finances publiques, c'est neutre parce que nous avons déjà voté un plafond de garanties au Parlement qui inclut cette éventualité, donc pas d'effet?, a-t-il expliqué sur Europe 1. Alors que la Banque de France prévoit pour le deuxième trimestre un recul du PIB de l?ordre de 0,1% , le ministre a en outre précisé que le gouvernement était ? en train d'ajuster les prévisions pour l'année prochaine".

Enfin, concernant le plan espagnol, Pierre Moscovici a jugé qu?il s?agissait ?d?une étape convaincante, mais il faut aller encore plus loin". Il dit compter sur le prochain sommet européen fin juin pour parvenir à une solution. ?C?est le moment, me semble-t-il, où les européens doivent définir enfin le cadre qui permet de consolider définitivement, sur le plan politique, sur le plan budgétaire, sur le plan social aussi, l'euro", a-t-il déclaré.