Dette : Les taux italiens s'envolent

Par latribune.fr (Source AFP)  |   |  440  mots
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Le Trésor italien a emprunté mercredi comme prévu 6,5 milliards d'euros à un an mais a vu ses taux d'intérêt s'envoler alors que la péninsule est revenue depuis le début de la semaine dans la ligne de mire des marchés.

Après l'Espagne, l'Italie se présente comme la nouvelle cible des marchés. Le Trésor italien a emprunté mercredi comme prévu 6,5 milliards d'euros à un an mais a vu ses taux d'intérêt s'envoler, a annoncé la Banque d'Italie. Les taux de ces obligations à douze mois se sont inscrits à 3,972% contre 2,34% lors de la dernière opération similaire le 11 mai. La demande des investisseurs est toutefois restée soutenue, s'élevant à 11,26 milliards d'euros.

Le prochain domino ?

L'Italie, qui avait réussi à regagner la confiance en début d'année grâce aux mesures de rigueur et aux réformes du gouvernement Monti, est revenue dans la ligne de mire des marchés depuis le début de la semaine, certains analystes craignant qu'elle ne soit le prochain domino de la zone euro à tomber, à présent que l'Espagne a accepté un plan d'aide pour ses banques. Ses taux à dix ans sont repassés au-dessus de la barre symbolique des 6% tandis que ses banques se sont retrouvées sous pression en Bourse.

Mario Monti rassurant, prochain test ce jeudi

Le chef du gouvernement italien Mario Monti a affirmé mardi soir dans une interview à la radio publique allemande ARD que l'Italie n'aurait pas besoin de l'aide du Fonds de soutien de la zone euro (FESF) "même à l'avenir", malgré l'envol de ses taux d'emprunt. Mercredi matin, devant les députés italiens, il s'est dit "très serein" pour le pays dans cette phase "cruciale" et a mis en avant les points forts de la péninsule, à savoir un déficit public et un taux de chômage inférieurs à la moyenne européenne, une dette privée "plus basse" et des banques pour la plupart "stables". L'Italie, qui croule sous une dette colossale représentant environ 120% de son PIB, reviendra sur le marché jeudi avec une émission à moyen et long terme.

La confiance de Berlin

L'Italie ne sera pas en "danger" si elle poursuit la politique de rigueur et de réformes structurelles entamée par le gouvernement de Mario Monti, juge de son côté le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble dans les colonnes de La Stampa de mercredi. "Avec le gouvernement Monti, l'Italie a fait des progrès énormes. Cela est reconnu partout en Europe et sur les marchés", estime-t-il. Wolfgang Schäuble indique toutefois "espérer que les forces politiques au sein du Parlement italien et l'opinion publique continuent à le soutenir avec vigueur car le chemin d'un retour à une croissance soutenable à travers des réformes structurelles, un amélioration de la compétitivité et une réduction du déficit est la bonne".