Corruption : L'OCDE adresse un carton jaune à la Grèce

Par latribune.fr  |   |  389  mots
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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a fait part mercredi de sa préoccupation devant les négligences de la Grèce face à "des affaires graves de corruption transnationale".

Le groupe des pays riches de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a exprimé ce mercredi son inquiétude à propos des négligences de la Grèce dans le traitement des affaires de corruption transnationale

Certaines entreprises proposent en effet des pots-de-vin à des agents publics étrangers dans le but d'obtenir des avantages dans le cadre d'une transaction commerciale internationale, comme l'attribution d'un contrat de construction ou d'une concession pétrolière par exemple. Des pratiques contre lesquelles la Grèce s'est engagée à lutter en ratifiant une convention aux côtés des 33 autres membres de l'OCDE ainsi que l'Afrique du Sud, l?Argentine, le Brésil, la Bulgarie, et la Russie. Au 17 avril 2012, l'organisation recensait "près de 260 enquêtes relatives à des allégations de corruption d?agents publics étrangers" susceptibles d?entrer dans le cadre de cette convention.

Pas d'évaluation concluante des efforts fournis par Athènes

C'est dans ce contexte que les autorités grecques se voient reprocher, à travers la publication d'un nouveau rapport, de n'avoir pas ouvert "rapidement" une enquête "sur une importante affaire" dont Athènes aurait pourtant pris connaissance il y a déjà deux ans de cela et qui concernerait trois de ses ressortissants. L'OCDE s'inquiète en outre de n'avoir pas reçu en temps voulu des informations sur les efforts de lutte contre la corruption. En conséquence, l'évaluation de ces efforts en Grèce n'a pas été concluante et l'OCDE a donc décidé de "procéder à une deuxième évaluation pour examiner de manière plus approfondie les mesures de mise en oeuvre prises par la Grèce".

D'ici là, l'organisation invite le gouvernement grec "à s?appliquer sérieusement à ouvrir des enquêtes et à engager des poursuites sur toutes les affaires de corruption transnationale", "à éliminer les dispositions anti-corruption qui figurent dans différents domaines du droit grec et qui font double emploi" ou encore "mieux sensibiliser les acteurs concernés, en particulier les juges et les procureurs, à l?infraction de corruption transnationale". L'adoption d'une législation visant "à protéger les donneurs d'alerte" est également recommandée. Ces personnes disposant d'informations pouvant aider les autorités seraient actuellement mal protégées aussi bien dans le secteur public que dans le privé, restreignant les possibilités de détecter les mauvaises pratiques.