A Rome, la croissance européenne fait un petit pas

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  592  mots
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Les dirigeants italien, français, allemand et espagnol se sont mis d'accord à Rome pour proposer de mobiliser 1% du PIB européen (130 milliards d'euros environ) en faveur de la croissance, leur "premier objectif" pour permettre à une zone euro plombée par l'austérité de sortir de la crise. Un projet à minima qui correspond peu ou prou à la "feuille de route" envoyée par la France au président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy

Mobilisation générale pour la croissance. Réunis à Rome ce vendredi, les dirigeants italien, français, allemand et espagnol se sont mis d'accord pour proposer de mobiliser 1% du PIB à la relance en Europe, c'est-à-dire de 120 à 130 milliards d'euros. Cette annonce ne marque cependant pas la fin de la rigueur pour les pays du continent, les quatres dirigeants s'étant empressés de préciser que ce programme ne se ferait pas au détriment de la discipline budgétaire.

Stimuler la croissance, l'investissement et la création d'emplois

"Le premier objectif sur lequel nous sommes d'accord est la relance de la croissance, des investissements et de la création d'emploi que cela soit à travers des réformes structurelles au niveau national" ou "un nouvel agenda au niveau européen", a déclaré le chef du gouvernement italien Mario Monti lors d'une conférence de presse. C'est ensuite François Hollande qui a précisé que lors de ce mini-sommet, les dirigeants de la zone euro s'étaient mis d'accord pour mobiliser "1% du PIB européen (...)en faveur de la croissance".

Aussitôt après, la chancelière allemande a confirmé cet objectif commun, y voyant "un signal important". Cette somme d'envion 130 milliards d'euros, provenant du renforcement de la Banque européenne d'investissement, des project-bonds (emprunts en commun pour financer des infrastructures) et des fonds européens encore inutilisés, avait déjà été évoqué par François Hollande dans la "feuille de route" adressée la semaine dernière au président de l'UE Herman Van Rompuy.

François Hollande conditionne les transferts de souveraineté à davantage de solidarité

Selon Mario Monti, les dirigeants présents à Rome ont reconnu "que ce qui a été fait jusqu'à présent n'a pas été suffisant". Mais "la croissance ne peut pas avoir une base solide sinon dans la discipline budgétaire", a-t-il tenu à préciser. "L'euro est là pour rester, on y tient tous", a encore déclaré Mario Monti, ajoutant qu'il fallait donner aux marchés et aux citoyens européens la perspective de "l'irréversibilité de ce grand projet qui a réussi jusqu'à présent et qui s'appelle l'euro". "Il faut pas moins d'Europe mais plus d'Europe", a renchéri Angela Merkel, appelant à "donner un signal et nous rapprocher dans une union politique". "Les quatre pays sont d'accord là-dessus", a-t-elle assuré. François Hollande a toutefois posé ses conditions en affirmant qu'il n'y aurait pas de "transfert de souveraineté" à l'UE "s'il n'y a pas "d'amélioration de solidarité".

Un accord trouvé sur la mise en place d'une taxe Tobin

Les dirigeants italien, français, allemand et espagnol se sont en outre mis d'accord vendredi à Rome sur l'adoption de la taxe sur les transactions financières, qui ne pourra se faire qu'au niveau d'un petit nombre d'Etats, ont indiqué Angela Merkel et François Hollande. "Je suis ravie qu'ici, nous quatre nous soyons engagés pour la taxe sur les transactions financières, car les populations dans nos pays ont l'impression que la crise a commencé sur les marchés financiers et qu'ils n'ont pas contribué assez à la solution", a déclaré la chancelière allemande. "Nous sommes ici d'accord sur cette taxe", a renchéri le président français. "Elle ne peut être envisagée que sous la forme d'une coopération renforcée et je ferai en sorte, avec mes partenaires, que le Conseil européen nous autorise à faire cette coopération renforcée" afin de la "mettre en place le plus rapidement possible", a ajouté François Hollande.