Transfert de compétences à Bruxelles : Schäuble veut consulter les Allemands

Par latribune.fr (Source AFP)  |   |  419  mots
Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble - Copyright Reuters
Pour réviser la Constitution allemande et permettre un transfert de davantage de compétences à l'Union européenne, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'est déclaré favorable à la tenue d'un référendum dans un entretien publié par l'hebdomadaire Der Spiegel lundi.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'est montré favorable à la tenue d'un référendum afin de réviser la Constitution allemande pour permettre un transfert de davantage de compétences à Bruxelles, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Der Spiegel paru lundi. "On peut donner davantage de droits à Bruxelles mais la population allemande devra se prononcer à ce propos", a déclaré Wolfgang Schäuble, interrogé sur le fait que ce transfert de compétences, qu'il défend personnellement, se heurtera à la Constitution allemande. "Je pars de l'idée que cela peut arriver plus vite que je ne le pensais il y a quelques mois", a ajouté le ministre à propos du référendum, soulignant que les responsables européens "veulent faire des propositions concrètes pour une intégration plus prononcée" dès le sommet de jeudi et vendredi à Bruxelles. Il n'a pas souhaité évoquer un calendrier mais a estimé que cela était tout à fait envisageable avant cinq ans.

Cette déclaration intervient alors que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, garante du respect de la Loi fondamentale allemande, vient une nouvelle fois d'intervenir dans le processus d'adoption des mesures de sauvetage de la zone euro. Elle a réclamé cette fois au président allemand de surseoir à la signature des textes de loi sur le Pacte budgétaire et le mécanisme de sauvetage MES, ce qui devrait retarder la mise en application de ce dernier, initialement prévue le 9 juillet.

Un préalable à toute avancée sur le thème d'une union budgétaire

Dans son entretien au Spiegel, Wolfgang Schäuble a souligné que le transfert de compétences, qui constitue pour Berlin un préalable à toute avancée sur le thème d'une union budgétaire synonyme entre autres d'émissions de dette commune, devait s'accompagner d'une légitimation démocratique. "La Commission doit devenir un vrai gouvernement, et pour cela elle doit être élue soit par le Parlement soit au travers de l'élection directe de son président. Je suis pour la deuxième option", a-t-il dit. Le Parlement européen doit de son côté "être renforcé", notamment en lui donnant le droit d'initiative législative. "Que ce rôle appartienne à la Commission seul est un anachronisme", a-t-il jugé. Quant aux Etats nationaux, ils seraient représentés dans une deuxième chambre à l'exemple du Bundesrat allemand ou du Sénat américain, "où toutes les lois devront être approuvées à la majorité, comme au Parlement", a ajouté Wolfgang Schäuble.