Le moral des entrepreneurs allemands affecté par la crise européenne

Le baromètre Ifo du climat des affaires en Allemagne a enregistré un nouveau recul en juin et atteint son niveau le plus bas depuis mars 2010, signe supplémentaire que la crise de la dette en zone euro n'épargne plus l'Allemagne.
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Les entrepreneurs allemands ont le blues. Le baromètre Ifo qui mesure chaque mois le climat des affaires outre-Rhin a enregistré un nouveau recul en juin - 105,3 points en juin contre 106,9 points en mai -, a annoncé vendredi l'institut éponyme. Il est tombé à son plus bas niveau depuis mars 2010. En cause, l'interminable crise de la dette en zone euro dont les effets commencent à peser sur l'économie en Allemagne.

Deuxième mois consécutif

Ce repli, pour le deuxième mois consécutif, reste toutefois limité au regard de la chute enregistrée au mois de mai, quand l'Ifo avait enregistré sa première baisse depuis novembre 2011 perdant trois points. Ce baromètre est issu de l'agrégation de deux chiffres : le sentiment actuel des entrepreneurs, qui s'est légèrement amélioré par rapport à mai, passant de 113,2 à 113,9 points, après avoir plongé le mois dernier ; et le chiffre des attentes des entrepreneurs pour les six mois à venir, qui s'est détérioré, passant de 100,8 points en mai à 97,3 points en juin.
Dans le détail, le tableau est relativement nuancé. "L'industrie a été frappée par une détérioration des perspectives d'exportation, un signe clair que les entreprises (allemandes, ndlr) ressentent l'impact de la crise de l'euro ailleurs", affirme Christian Schulz, de la banque Berenberg, cité par l'AFP. Toutefois, "les secteurs plus orientés vers le marché intérieur, tels que le commerce de détail et la construction, ont enregistré un climat des affaires légèrement en hausse", relève l'analyste.

Une contraction de l'économie au deuxième trimestre est possible

"L'économie allemande est clairement en train de ralentir et une contraction de l'économie au deuxième trimestre paraît possible", estime même Carsten Brzeski, d'ING. Mais il estime que plusieurs facteurs permettent néanmoins au pays de résister à la crise, parmi lesquels la bonne forme de la demande intérieure, tirée par un marché du travail vigoureux et des hausses de salaire, ainsi que les faibles taux d'intérêt dont jouit l'Allemagne alors que mardi le baromètre ZEW du moral des investisseurs a connu sa plus forte plongée depuis 14 ans.

L'inquiétude des entrepreneurs allemands se reflète dans le niveau de leurs attentes pour les six mois qui viennent, qui "ont renoué avec les niveaux affichés lors de la phase aiguë de crise de la zone euro l'an dernier, juste avant que la BCE n'annonce son intention d'inonder le marché de liquidité", indique Annalisa Piazza, du courtier Newedge, même si, selon elle, "les conditions actuelles sont très différentes de la fin 2011".

Commentaires 2
à écrit le 25/06/2012 à 12:06
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Malgré les articles de la tribune très pro-allemand et la quantité de commentaires laudateurs de la part de certains lecteurs, il y a bien longtemp que les milieux économiques allemands s'inquiètent de ce qui se passe dans la zone Euro. Beaucoup ont ...

à écrit le 23/06/2012 à 15:38
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En Allemagne les entreprises correspondant à la qualification françaises des ETI c'est à dire avec un chiffre d'affaire supérieur à 1 milliard sont au nombre de 376 souvent redondantes, quant à celles de la catégorie inférieure avec au moins 250 mill...

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