Dette : Italie et Espagne concèdent des taux en forte hausse

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  417  mots
Les Premier ministres espagnol et italien, Mariano Rajoy (à gauche) et Mario Monti - Copyright AFP
Si l'Espagne et l'Italie ont bien réussi à emprunter ce mardi, les deux pays ont du payer le prix fort. Dans un marché tendu à deux jours d'un sommet européen crucial pour l'avenir de la zone monétaire, le taux d'intérêt consenti par Madrid sur l'échéance à trois mois a triplé par rapport à la dernière émission similaire .

Au lendemain de la demande formelle d'aide envoyée lundi par Madrid à la zone euro pour renflouer ses banques, le pays a concédé des taux en forte hausse sur son emprunt obligataire.

Pour l'Espagne, taux triplé sur les obligations à 3 mois, doublé pour les 6 mois

L'Espagne a emprunté mardi 3,077 milliards d'euros à 3 et 6 mois, légèrement au-dessus de la fourchette visée, mais à des taux d'intérêt en très forte hausse. Le taux a presque triplé sur l'échéance à trois mois, passant à 2,362%, contre 0,846% lors de la dernière émission similaire le 22 mai, et il a presque doublé sur l'échéance à 6 mois, à 3,237%, contre 1,737% le 22 mai. La demande est restée forte, à 8,325 milliards d'euros, selon un communiqué de la Banque d'Espagne, et le Trésor a pu emprunter une somme légèrement supérieure à son objectif, qui était de deux à trois milliards d'euros.

Le gouvernement espagnol a décidé d'attendre le 9 juillet, date de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro, pour donner "un ordre de grandeur" du montant qu'il réclamera. L'Espagne avait annoncé jeudi dernier que ses banques auraient besoin de 62 milliards d'euros au maximum, se basant sur les résultats de deux audits indépendants, tandis que la zone euro a proposé au maximum cent milliards d'euros.

L'Italie lève 3,9 milliards d'euros

Dans le sillage de ceux de l'Espagne et après quelques jours d'accalmie, les taux italiens sont aussi repartis à la hausse sur le marché obligataire. L'Italie, qui inquiète aussi les investisseurs principalement en raison de sa dette colossale qui s'approche des 2.000 milliards d'euros et dépasse les 120% du PIB, a emprunté mardi 3,9 milliards d'euros, un montant légèrement inférieur à son objectif maximum de 4 milliards dans un marché tendu à deux jours d'un sommet européen crucial pour l'avenir de la zone euro.

Dans le cadre de sa principale émission, le Trésor italien a emprunté 2,99 milliards d'euros de certificats du Trésor zéro coupon à échéance 2014 à un taux de 4,712% contre 4,037% le 28 mai. Il a émis en outre 626 millions d'euros de bons du Trésor indexés sur l'inflation à échéance 2016 à un taux de 5,20% contre 4,39% le 28 mai et 290 millions de bons indexés sur l'inflation à échéance 2026 à un taux de 5,29% qui n'est pas comparé par la Banque d'Italie à celui d'une opération précédente. La demande totale s'est élevée à 7 milliards d'euros, permettant au Trésor, qui comptait émettre entre 2,5 et 4 milliards, d'être très proche de son objectif maximum.