L'envolée des taux d'emprunt espagnols bouscule la Bourse de Paris

La Bourse de Paris évoluait autour de l'équilibre ce mardi 19 juin à la mi-journée après une émission obligataire au prix fort pour l'Espagne.
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A la mi-journée, 'indice CAC 40 était stable (-0,04%) à 3.065,01 points dans un volume d'échanges de 1,226 milliard d'euros. Les investisseurs se montrent prudents après que l'Espagne a emprunté trois milliards d'euros à 12 et 18 mois avec des taux d'intérêt en forte hausse.

"L'émission était à court terme et donc peu significative sur la capacité du pays à se financer", a commenté Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse, interrogé par l'AFP. "Mais il est vrai que les investisseurs restent très nerveux face à la situation de l'Espagne" dont le taux d'emprunt à dix ans se maintient au-dessus des 7% sur le marché obligataire, un seuil jugé insoutenable sur la durée, a-t-il ajouté. Ce regain de tensions est lié aux inquiétudes concernant le secteur bancaire ibérique, asphyxié par des crédits immobiliers douteux. "On se demande si, après ses banques, Madrid ne va pas être contrainte de faire appel à une aide extérieure", explique Renaud Murail.

Tractations pour un nouveau gouvernement en Grèce

Ce scénario, déjà mis en oeuvre en Grèce, Irlande et Portugal, serait complètement différent pour l'Espagne, quatrième économie de la zone euro. La Grèce restait aussi au coeur des attentions du marché parisien. Le dirigeant socialiste Evangélos Vénizélos et le chef de la gauche modérée Fotis Kouvelis sont convenus "d'accélerer les procédures" pour tenter de former un gouvernement de coalition menée par la droite d'Antonis Samaras. Mais rien n'était fait dans l'immédiat.

En outre, l'Allemagne est de moins en moins épargnée par les tensions. Outre-Rhin, le moral des investisseurs, mesuré par le baromètre ZEW, a accusé sa plus forte chute sur un mois depuis octobre 1998.  Le seul répit pourrait venir, dans l'immédiat, du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine qui se réunit à partir de mardi après-midi, les attentes d'un nouveau programme de relance restant fortes.

Recul des valeurs bancaires

Le secteur bancaire était déprimé. Société Générale reculait de 0,76% à 16,88 euros, BNP Paribas de 0,14% à 28,13 euros et Crédit Agricole était à l'équilibre ( -0,03% à 3,17 euros).
Danone restait la lanterne rouge de la cote (-7,03% à 48,18 euros). Le groupe pâtit de la situation économique en Espagne au point d'être contraint de revoir à la baisse ses prévisions de marge opérationnelle pour 2012.

Les valeurs cycliques s'inscrivaient, à l'inverse, en hausse alors que le G20 s'est engagé à "prendre les mesures nécessaires" pour soutenir l'économie mondiale. ArcelorMittal gagnait notamment 1,21% à 11,67 euros et Alstom 1,16% à 24,41 euros.

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