La BCE devrait annoncer une baisse de son taux directeur à un plus bas historique

Par latribune.fr (Source AFP)  |   |  466  mots
Le président de la Banque centrale européenne Mario Dragh - Copyright Reuters
La Banque centrale européenne (BCE) doit annoncer dans l'après-midi et à l'issue de son conseil des gouverneurs une baisse de son principal taux directeur. Une baisse d'un quart de point du taux est ainsi attendue. Cela le porterait à 0,75%, soit un niveau jamais atteint jusqu'ici.

La Banque centrale européenne (BCE), vers laquelle tous les regards seront braqués jeudi, comme après chaque sommet européen anti-crise, devrait annoncer une baisse de son principal taux directeur, de l'avis quasi unanime des économistes. L'issue de la réunion des dirigeants de l'Union européenne la semaine dernière à Bruxelles a apporté un peu de répit à la zone euro, avec une accalmie observée sur les marchés boursiers et obligataires. Mais "la balle est de nouveau dans le camp de la BCE", qui réunit son conseil des gouverneurs pour décider, comme chaque mois, de son taux directeur, souligne Carsten Brzeski, de la banque ING. Comme la majorité de ses confrères, il ne s'attend toutefois pas à des annonces fracassantes.

Une baisse des taux nécessaire mais pas suffisante

Certes, une baisse d'un quart de point du taux est attendue. Cela le porterait à 0,75%, soit un niveau jamais atteint jusqu'ici. Cependant, cette mesure "ne sera pas suffisante pour soutenir la confiance et donner le stimulus nécessaire à l'économie de la zone euro", jugent Christian Schulz et Holger Schmieding, de la banque Berenberg, notant néanmoins que dans les pays où des taux variables sont pratiqués, cela permettra de réduire la facture des ménages. Pour les deux économistes, il serait plus efficace que la BCE relance son programme de rachat d'obligations publiques et affiche clairement l'objectif de ne plus laisser les taux d'emprunt des pays de la zone euro flamber à des niveaux insoutenables.

Une opinion partagée par la directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde, selon qui "si l'on cherche une vraie solution, l'expansion du programme de rachat de dette publique est le chemin à suivre", dans un entretien avec la chaîne CNBC. Or ce programme est à l'arrêt depuis mi-février et la BCE semble peu encline à le relancer, comme en témoignent les propos tenus mercredi par le président de la banque centrale néerlandaise. "Le programme d'achat est en sommeil profond, et va le rester", a déclaré Klaas Knot, à un hebdomadaire néerlandais.

Un nouveau prêt à trois ans aux banques pour soutenir le crédit

Pour éviter une totale déception des marchés, la BCE pourrait annoncer un nouveau prêt à trois ans aux banques, après ceux de décembre et février, afin de soutenir le crédit et donc la croissance. Mais là encore, les attentes risquent d'être déçues. Son président Mario Draghi a en effet récemment laissé poindre une certaine déception concernant les résultats obtenus par cette mesure de soutien aux banques. L'institution pourrait donc attendre son enquête sur les conditions du crédit, qui sera publiée fin juillet, avant d'agir, estiment les économistes de DekaBank.