Face à la crise, les Italiens se serrent - vraiment - la ceinture

Par Julien Bonnet  |   |  388  mots
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En 2011, plus d'un tiers des ménages italiens ont consenti à réduire, en quantité et en qualité, leurs achats de biens alimentaires, révèle une étude publiée par l'Institut statistique Istat, alors que le poste "alimentation et boissons" représente en moyenne 19,2% des dépenses de consommation en Italie.

Si Italie rime souvent avec gastronomie pour les touristes, c'est de moins en moins le cas pour ses habitants. Face à la crise, plus d'un tiers des ménages italiens ont consenti à réduire leurs exigences en matière d'alimentation en 2011, révèle une étude publiée cette semaine par l'Institut de statistique Istat, équivalent transalpin de l'Insee. Pour 65,1% de ces ménages, cela s'est traduit uniquement par des achats en moindre quantité, tandis que 13,3% affirment avoir également diminué la qualité des biens consommés.

Dans le Sud de l'Italie, 25% des dépenses consacrées à l'alimentation

Il faut dire que les l'alimentation occupe toujours une part importante des dépenses de consommation des Italiens, 19,2% en moyenne contre 12,7% en France. Mais ce chiffre cache de grandes disparités selon les régions. Le poste "nourritures et boissons" représente ainsi plus du quart de la consommation totale des ménages dans le Sud du pays, contre seulement 16,6% dans le Nord.

Les achats de vêtements aussi en baisse

En période de vaches maigres, l'alimentation représente donc une variable d'ajustement non négligeable pour adapter son train de vie à la baisse des revenus. Mais les Italiens font aussi des concessions sur leurs achats de vêtements et de chaussures, qui représentaient 134 euros en moyenne en 2011 à comparer avec les 142 euros de l'année précédente. Dans la région du Mezzogiorno, ces dépenses représentent désormais 6,6% du budget familial, contre 7,5% encore en 2010 et 2011.

Boom du hard-discount

Malgré le goût de plus en plus prononcé de dénicher des « bonnes affaires », la fréquentation des supermarchés italiens s'oriente à la baisse. 67,5% des familles italiennes déclarent y avoir réalisé leurs achats de biens alimentaires alors qu'ils étaient 69,4% en 2010. En revanche, le hard-discount a le vent en poupe. Dans le Sud du pays, 13,1% des ménages font leurs courses dans ces magasins à prix cassé, contre 11,2% l'année dernière. Entre modifications des habitudes de consommation et véritable conséquence de la crise, difficile cependant d'établir le facteur déterminant de ces changements de comportements. Une chose est sûre, les Italiens se réjouiront que le projet de hausse de deux points de la TVA ait été finalement abandonnée par le gouvernement Monti qui craignait un impact trop important sur la croissance.