La Grèce donne des gages pour obtenir un délai de deux ans de ses créanciers

Par latribune.fr  |   |  403  mots
Antonis Samaras, le Premier ministre grec Copyright Reuters
Devant la Vouli, le parlement national, le Premier ministre grec, Antonis Samaras, a annoncé un vaste plan de réformes et de privatisation, ainsi que l'abandon de toute exigence de renégociation du mémorandum. Son objectif est désormais d'obtenir un délai supplémentaire de deux ans pour son programme de désendettement.

Devant la Vouli, le parlement hellénique, Antonis Samaras a lancé son offensive pour obtenir un délai de grâce de la troïka qui séjourne actuellement dans la capitale grecque. Le nouveau premier ministre a d'abord voulu affirmer sa volonté d'agir pour « restaurer la confiance et prouver à ceux qui doutent qu'ils ont tort ». Pour ce faire, le leader de Nouvelle Démocratie a avancé une série de réformes ambitieuses : lutte contre la bureaucratie, mais aussi vaste programme de privatisation incluant la compagnie des chemin de fer OSE et « la fermeture ou le fusion de dizaine d'organismes publics », et enfin une libéralisation du marché de l'énergie. Même s'il devra prouver rapidement dans les faits sa détermination à réaliser ces efforts, ces ambitions sont un message direct envoyé à la troïka que le gouverment doit rencontrer ce dimanche avant l'Eurogroupe lundi : nous respecterons le protocole d'accord, le fameux « mémorandum » prévoyant le désendettement progressif du pays.

Pas de renégociation, mais un délai

Du reste, Antonis Samaras a officiellement enterré la volonté de « renégocier » le mémorandum en tant que tel. « Nous ne voulons pas changer les buts de ce programme », a-t-il martelé. Mais en échange de ce respect strict des objectifs, Athènes souhaite obtenir deux ans de délai supplémentaire pour les atteindre. C'est donc désormais l'ambition affichée du gouvernement grec face à la troïka. Une ambition a minima, mais qui figurait dans le programme des trois partis soutenant le gouvernement : Nouvelle Démocratie, Pasok et Dimar (Gauche Démocratique).

Défendre la position du pays dans la zone euro

Comme son ministre des Finances jeudi, Antonis Samaras a reconnu que le pays était « sorti des rails » du programme au premier semestre. Raison de plus pour accélérer le rythme des réformes et demander une grâce de deux ans. Mais évidemment, Athènes n'est pas en position de force. Pour autant, le Premier ministre a répété que « le but du gouvernement est de garantir la place de la Grèce dans la zone euro face à ceux qui veulent miner » ses efforts. Message à la fois à ses compatriotes qui placent leur argent à l'étranger et qui ont été vivement attaqués (quoiqu'une amnistie fiscale pourrait être proposée) et aux politiques de la zone euro qui doutent souvent des efforts réels du pays.