Quand Mario Monti fustige "les pays nordiques"

Par latribune.fr  |   |  366  mots
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Le président du conseil italien accuse "certains pays nordiques" de freiner la concrétisation des décisions du sommet européen. Dans sa ligne de mire : La Haye, mais surtout Helsinki.

 Une semaine après le sommet européen dont on avait dit qu?il était sorti en vainqueur, Mario Monti hausse le ton. Lors des rencontres économiques d?Aix, le président du conseil italien a, ce dimanche, appelé ses partenaires de la zone euro à mettre « rapidement » en ?uvre les mesures annoncées lors du sommet, notamment le « pare-feu anti-spread ».


Rachats sur le marché secondaire


Ce que l?Italie avait alors obtenu était l?affirmation du principe du rachat d?obligations d?Etat « attaquées » par les marchés grâce aux fonds mis à la disposition du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du Mécanisme européen de stabilité (MES). Il s?agissait d?empêcher que le manque de confiance qu?inspirent aux marchés l?Italie et l?Espagne n?entraîne ces pays dans une crise encore plus profonde.


Refus d?Helsinki et de la Haye


Mais les modalités précises de cette action demeurent très floues. Nul ne sait encore à partir de quel niveau le FESF ou le MES n?interviendraient. Ni dans quelle mesure. Ni sur quelle durée. Surtout, plusieurs pays rechignent à donner leur feu vert à des mesures qui ont besoin de l?unanimité pour être adoptées. La semaine dernière, les Pays-Bas, mais surtout la Finlande ont fait part de leur eu d?enthousiasme sur ces rachats. Helsinki a même officiellement fait savoir qu?elle refuserait ces rachats sur le marché secondaire. Selon le gouvernement finlandais, ce serait « une mauvaise méthode » pour régler la crise que de faire baisser artificiellement les taux des pays en difficulté.


Une concrétisation cruciale pour Mario Monti


C?est sans doute en pensant à la Finlande que Mario Monti a dimanche fustigé « certains pays nordiques » qui remettent en cause la « crédibilité » des décisions du sommet. Pour le président du conseil italien, obtenir la réalisation de ces décisions est vital : il est ressorti très renforcé du sommet des 28 et 29 juin sur le plan intérieur, mais si rien de concret ne se met en place, les critiques et les exigences d?élections anticipées pourraient reprendre de plus belle.