Chômage des jeunes en zone euro : l'OIT tire la sonnette d'alarme

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  353  mots
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Si les gouvernements européens ne mettent pas en place rapidement des politiques de croissance et d'emploi, notamment à destination des jeunes -sur le modèle scandinave-, l'augmentation du nombre de chômeurs en 4 ans pourrait atteindre les 4,5 millions, avertit l'Organisation internationale du travail. Dans ce cas, une "reprise est encore envisageable" dans le cadre de la monnaie unique.

L'augmentation du nombre de chômeur pourrait être portée à 4,5 millions en 4 ans dans la zone euro, avertit ce mercredi l'Organisation internationale du travail (OIT). Pour éviter un tel bilan, il est nécessaire de mettre en place des politiques économiques favorisant la croissance et l'emploi, politiques qui ne sont pas engagées actuellement, presse l'oganisation internationale.

Les demandeurs d'emploi sont actuellement quelque 17,4 millions en Europe, soit un taux de chômage de 11%, souligne l'OIT, qui s'alarme particulièrement du chômage des jeunes : de 22% en moyenne pour la zone, il culmine à 30% en Italie, au Portugal et en Slovaquie et à 50% en Espagne et en Grèce. Par ailelurs, 44% des demandeurs d'emploi sont au chômage depuis plus d'un an.

Juan Somavia, le directeur général de l'OIT, a lancé une sévère mise en garde aux pays européens, estimant que tous seraient frappés, même les moins touchés, s'il n'y avait pas un changement radical de politique. "On prend de plus en plus conscience qu'une approche fondée uniquement sur l'austérité budgétaire aura une incidence sur l'emploi sans pour autant réduire de manière significative les déficits budgétaires", note par ailleurs l'OIT, qui recommande des politiques d'investissement et une remise sur pied du système financier, soit "[régler] rapidement la question de la solvabilité de nombreuses banques".

Pour l'OIT, la priorité étant de "veiller à ce que les jeunes ne restent pas prisonniers d'emplois précaires", l'exemple des politiques menées dans les pays scandinaves est à suivre. En Suède, Norvège, Danemark, mais aussi en Autriche, en Belgique et aux Pays Bas, les gouvernements ont mis en place des programmes de formation facilitant la transition école-travail qui accompagnent les jeunes par des formations spécifiques puis par l'aide à la recherche d'un emploi. En Suéde, 46% des jeunes demandeurs d'emploi ont connu la réussite grace à cette garantie. Mais l'OIT se veut toutefois rassurante : "Avec une stratégie de croissance centrée sur l'emploi pour la zone euro, la reprise est encore envisageable à l'intérieur du cadre de la monnaie unique", affirme l'OIT.