Dette : Le taux à dix ans de l'Espagne atteint un nouveau record à 7,3%

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  514  mots
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Le rendement des obligations espagnoles à dix ans a atteint vendredi un nouveau record depuis la création de l'euro à plus de 7,3%. En conséquence, les Bourses européennes ont toutes clôturé dans le rouge.

Les taux espagnols flambent. Le rendement des obligations espagnoles à dix ans a atteint vendredi un nouveau record depuis la création de l'euro. Vers 16h40, il s'affichait en hausse de 29 points de base à 7,31%. Le rendement des obligations espagnoles à cinq ans a lui aussi atteint un nouveau record à 6,93%, en hausse de 46 pdb. Le rendement du papier à deux ans a bondi de 62 pdb à 5,85%.

Les tensions sur les rendements espagnols pèsent également sur ceux de la dette italienne. Le rendement du papier italien à dix ans progressait ainsi de 18 pdb à 6,18%.

Les Bourses en chute libre

Conséquences de ces tensions sur les marchés obligataires, les Bourses européennes ont plongé vendredi après-midi. A la clotûre, Madrid abandonnait 5,82%, Milan 4,38%, Paris 2,14%,  Francfort 1,9% et Londres 1,09% tandis que l'Eurostoxx 50 cédait 2,66% en clôture provisoire, plombé par les banques de la région (-5,97%). Outre-Atlantique, Wall Street se repliait également toujours en raison des inquiétudes sur l'Europe. A 18h, le Dow Jones reculait de 0,69% et le Nasdaq de 0,85%.

Vers 16h, l'euro a également décroché sous 1,2150 dollar pour la première fois depuis juin 2010. Vers 16h, l'euro est tombé à 1,2144 dollar, son plus bas niveau depuis le 14 juin 2010. Il avait déjà renoué la semaine précédente avec des niveaux plus vus depuis deux ans en descendant le 13 juillet à 1,2163 dollar. A la même heure, l'euro glissait à 95,42 yens, un plus bas depuis le 29 novembre 2000 face à la devise nippone. Il était déjà descendu le 1er juin à 95,60 yens, son plus bas niveau depuis onze ans et demi.

L'appel à l'aide de Valence et une croissance en berne

Lourdement endettée, la Communauté valencienne a dit en début d'après-midi qu'elle en appelait à l'aide financière du gouvernement central espagnol, provoquant un nouvel accès de fièvre sur les marchés et compliquant encore la tâche de Madrid qui souhaite éviter coûte que coûte une aide extérieure directe. L'annonce a éclipsé le feu vert des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) à l'aide au secteur bancaire espagnol, dont le montant précis ne sera déterminé qu'en septembre.

Autre élément: le gouvernement espagnol a réajusté ce vendredi ses prévisions économiques dans le cadre de la préparation du budget 2013. Si la récession s'annonce moins élevé que prévu cette année (-1,5%), elle devrait se poursuivre en 2013 -(-0,5%) alors que la précédente estimation tablait sur une faible progression de l'activité (+0,2%). La croissance ne devrait redémarrer que très progressivement avec + 1,2% en 2014 (contre +1,4% annoncé précédemment) et +1,9% en 2015, a indiqué le ministre du Trésor, Cristobal Montoro, lors d'une conférence de presse à la suite du conseil des ministres.

Le tableau s'annonce également plus sombre que prévu sur le front de l'emploi. Le taux de chômage en Espagne, le plus élevé des pays industrialisés, devrait atteindre 24,6% en 2012, un chiffre légèrement supérieur aux 24,3% attendus initialement, a annoncé vendredi le gouvernement. En 2013, le niveau de chômage devrait très légèrement baisser, à 24,3% de la population active, puis descendre à 23,3% en 2014.