Liste d'évadés fiscaux grecs : après le procès d'un journaliste, l'enquête parlementaire

Par Marina Torre  |   |  371  mots
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Le journaliste grec qui avait publié la fameuse "liste Lagarde", contenant 2.000 noms de personnes soupçonnées d'évasion fiscale en Suisse a été acquitté jeudi soir. Peu après, une enquête parlementaire a été ouverte sur ce document.

La désormais fameuse "liste Lagarde" n'a pas fini de faire parler d'elle. Jeudi soir, Costas Vaxevanis, le journaliste qui affirmait en avoir diffusé son contenu - le nom de plus de 2.000 personnes soupçonnées d'évasion fiscale  -dans son magazine a été acquitté par la justice grecque. Dans la foulée, une enquête parlementaire a été ouverte.

"Perdue" puis "retrouvée"

Transmise en 2010 par Christine Lagarde, alors ministre française de l'Economie dont les services l'avaient reçue après un vol commis à la banque HSBC en Suisse, ce document avait été "perdu". Il a finalement "ressurgi" à l'automne entre les mains d'Evangelos Vénizélos, l'ancien Premier ministre grec qui l'aurait ensuite donnée à Grigoris Peponis, le procureur des dossiers fiscaux.

Armateurs, hommes politiques, avocats...

Entre temps, son contenu, réel ou supposé, s'est largement éventé en Grèce. Et deux personnes qui y auraient figuré ont été retrouvées mortes. Le 27 octobre, le magazine Hot Do, dirigé par Costas Vaxevanis publiait une liste de 2.069 noms comprenant ceux d'armateurs, d'anciens hommes politiques, d'entrepreneurs, d'avocats, de médecins, de commerçants, de joaillers ou encore d'étudiants.  Celle-ci lui aurait  été transmise via une lettre anonyme dont l'auteur a indiqué l'avoir reçue d'un homme politique.

"C'était mon devoir de publier cette liste"

Sa publication a été rapidement suivie de l'arrestation de Costas Vaxevanis. "C'était mon devoir de publier cette liste, même si mon père avait figuré sur cette liste, je l'aurais publiée", a lancé ce dernier lors d'une audience de douze heure tribunal jeudi 1e novembre. Costas Vaxevanis a bien précisé qu'il reconnaissait que le fait de posséder un compte en Suisse n'était pas en soi, illégal. C'est sa défense au nom de la liberté de la presse, appuyée par des députés du parti de gauche Syriza, qui a visiblement convaincu la juge en charge du dossier qui a proclamé son innocence alors que le procureur réclamait sa condamnation. Il aura donc fallu un procès spectaculaire pour que les autorités du pays finissent par prendre officiellement au sérieux cette liste.

A LIRE: L'interview de Costas Vaxevanis par notre correspondante à Athènes