French bashing au Bundestag : Paris accusé de "répandre en Europe des idioties socialistes"

Par latribune.fr  |   |  384  mots
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Le chef du groupe conservateur au Bundestag s'est emporté contre les «idioties socialistes» de la France, victime collatérale du débat sur le budget fédéral ce mercredi...

Volker Kauder n'est pas n'importe quel député du Bade-Wurtemberg. C'est le président du groupe CDU/CSU au Bundestag, le plus important et le plus nombreux. C'est à ce titre que ce mercredi midi, il a été amené à s'exprimer dans le cadre de la discussion budgétaire fédérale.

L'argument de Peer Steinbrück

Sa cible? Peer Steinbrück, ancien ministre des Finances social-démocrate et candidat du parti de centre gauche à la chancellerie pour les élections de septembre 2013. Ce dernier venait de lancer une charge très dure contre la politique -notamment européenne- du gouvernement conservateur, la résumant, non sans raisons, par ces trois mots: «attendre, bidouiller et regarder ailleurs.» Et de conclure: «l'Allemagne est depuis longtemps une union de transfert. On doit subvenir aux besoins de nos partenaires européens comme nous l'avons fait lors de la réunification allemande.»

« Idioties socialistes »

Ce mot était sans doute de trop. Comparer la grande réunification de l'Etat-nation allemand avec la zone euro. Demander de payer pour les laxistes du sud. C'en était plus que ce que Volker Kauder pouvait supporter. Dans son discours de réponse, il affirme certes soutenir «l'effort de nos amis français pour retrouver de la compétitivité». Il se tourne vers Peer Steinbrück: «vous ne pouvez pas venir à cette tribune, dire que la compétitivité est nécessaire et puis allez vers vos amis socialistes et leur donner de mauvais conseils. Et de tonner: «Ce que vous avez fait au temps de l'Agenda 2010 [les réformes du gouvernement de Gerhard Schröder], la France doit aujourd'hui le rattraper. C'est ce que vous devriez leur dire, au lieu de les aider à répandre en Europe des idioties socialistes.» La saillie est alors accueillie par un tonnerre d'applaudissement à droite. (voir la vidéo autour de la 13e minute : ici)

Menace rouge à l'ouest ?

Voilà qui prouve à nouveau que le gouvernement français n'est guère en odeur de sainteté dans les rangs conservateurs allemands. De plus en plus de publications de droite et de centre-droit outre-Rhin, comme par exemple le site Internet germanophone du Wall Street Journal, fustigent les «idées socialistes» de François Hollande qui apparaît désormais comme une sorte de «menace rouge» dans un pays qui commence à découvrir le "french bashing".