L'ancien ministre des Finances grec objet d'une enquête pour évasion fiscale

Par latribune.fr avec AFP  |   |  442  mots
Copyright Reuters
Le parlement grec a décidé vendredi l'ouverture d'une commission d'enquête sur le rôle joué par l'ex-ministre des Finances Georges Papaconstantinou dans la gestion de la "liste Lagarde", un fichier de personnes soupçonnées d'évasion fiscale.

En ligne de mire depuis quelques semaines, Georges Papaconstantinou, l'ancien ministre des Finances grec va faire l'objet d'une enquête du parlement sur son rôle joué dans la gestion de la liste Lagarde. 

Votée après un long débat dans la nuit de jeudi à vendredi, l'enquête aura pour objet de déterminer si Georges Papaconstantinou a ou non supprimé de cette liste les noms de membres de sa famille présents sur la liste. Si après l'enquête, le doute persiste, celle-ci pourrait déboucher sur des poursuites pénales pour "falsification de document" et "manquement au devoir". Le parlement a rejeté un élargissement de la saisine de la commission d'enquête au rôle joué par le successeur de Georges Papaconstantinou au ministère des Finances et actuel chef des socialistes Evangélos Vénizélo, et à celui de deux anciens Premiers ministre Georges Papandréou et Lucas Papademos.

"Bouc émissaire"

Georges Papaconstantinou, l'un des principaux négociateurs du premier plan d'aide international lancé en Grèce par la zone euro et le FMI en 2010, a reconnu ne pas avoir géré au mieux la sauvegarde technique de cette liste, qui avait disparu, après son départ du ministère des Finances. Mais il a démenti toute implication personnelle dans le trucage dont il est accusé. "Certains veulent faire de moi le bouc émissaire de tous les péchés de l'après-dictature en Grèce" et (me) faire porter "la colère du peuple pour les difficultés qu'ils rencontrent", s'est offusqué l'ex-ministre jeudi aux députés avant le vote. "Je n'ai pas fait fortune dans la politique. Je n'ai pas de compte en Suisse et je n'ai pas de société immatriculée dans un paradis fiscal. Je n'ai que des emprunts" a-t-il ajouté.

Beaucoup de bruit pour peu de résultats

En Grèce, la "liste Lagarde" n'a jusqu'à présent servi qu'à alimenter des polémiques politiques, sans que l'évasion fiscale, mal endémique du pays, ne soit réllement attaqué de front, ainsi que le demande la troika des créanciers du pays. Après sa remise entre les mains du Georges Papaconstantinou, elle avait été mystérieusement perdue jusqu'à ce que la presse ne révèle son existence. Elle a finalement été retrouvée à l'automne 2012. La France, qui avait initialement envoyé la liste à la Grèce, lorsque Mme Lagarde était aux Finances, a dû renvoyer un exemplaire en décembre à Athènes. Ce qui a permis de constater que certains noms avient été effacés de la liste initialement transmise par Christine Lagarde à Georges Papaconstantinou.