Malgré la hausse de l'euro, la BCE devrait laisser ses taux inchangés

Par latribune.fr  |   |  360  mots
Copyright Reuters
Forte de la stabilisation économique et financière en zone euro, la Banque centrale européenne devrait laisser jeudi son principal taux d'intérêt inchangé lors de sa réunion mensuelle de politique monétaire. L'appréciation de la monnaie unique devrait être au cœur des débats.

Pas touche. Malgré les débats actuels sur la hausse de l?euro, la Banque Centrale Européenne (BCE) ne devrait pas modifier ses taux ce jeudi, lors de sa réunion mensuelle de politique monétaire. "Nous n'attendons pas de changement du taux de refinancement" tombé en juillet à 0,75%, soit son plus bas niveau historique, prévoit Annalisa Piazza, du courtier Newedge. Fabrice Montagne, de Barclays, s'attend aussi à un "statu quo à la BCE sur fond d'amélioration des perspectives".

Pour les économistes, cette "amélioration" est largement liée à l'action de l'institution de Francfort. Outre une politique de taux bas, celle-ci a en effet adopté une série de mesures anti-crise qui ont empêché les pays les plus fragiles de la région de sombrer. Toutefois, l'horizon n'est pas sans nuages, et la BCE devrait signifier sa disposition à agir en cas de dégradation soudaine, assure Fabrice Montagne. En particulier, certains pays du Sud peinent toujours à améliorer leurs performances tandis que le niveau de chômage reste à des niveaux records dans la zone euro (11,7% en décembre).

La BCE, "toujours très prudente" sur les mouvements monétaires

Surtout, un autre élément commence à alimenter l'inquiétude: l'appréciation rapide de la monnaie unique européenne et les risques de perte de compétitivité qui pourraient en résulter, selon le président français François Hollande qui a appelé à fixer une politique de change. Au contraire, Berlin juge qu'agir sur les taux de change ne sera d'aucune utilité pour gagner en compétitivité, et ne trouve pas la monnaie unique surévaluée.

Quand à Mario Draghi, le président de la BCE, il devrait se contenter de déclarer "que le taux de change est un indicateur qu'elle surveille parmi d'autres" au terme de la conférence de presse qui suit la décision sur les taux, selon Marie Diron, économiste au cabinet de conseil Ernst and Young. Car l'institution a "toujours été par le passé très prudente dans ses commentaires sur les mouvements des monnaies", rappelle-t-elle, jugeant que la hausse actuelle de l'euro ne va pas faire replonger la région en récession.