Chypre sous le choc des conditions de l'aide européenne

Par latribune.fr  |   |  364  mots
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Les taxes sur les dépôts bancaires imposées par les créanciers de Chypre en échange de l'aide de 10 milliards d'euros accordée ce 16 mars provoquent de l'inquiétude dans l'île. Les responsables politiques tentent de se montrer rassurants alors que des files de personnes étaient visibles devant les distributeurs automatiques des banques. Le président Nikos Anastasiades a mis en garde contre un risque "d'effondrement" du système bancaire du pays si l'accord n'est pas validé par les parlementaires.

A Chypre, les conditions de l'accord européen passent mal. En l'échange de l'aide de 10 milliards d'euros promise par ses partenaires européens, Nicosie devra notamment mettre en place des taxes sur les dépôts bancaires.

>> Chypre décroche une aide de 10 milliards d'euros

Des conditions très mal reçues dans le pays. Premier effet visible: devant certains distributeurs automatiques des banques du pays, des files formées de Chypriotes et d'étrangers se sont formées ce samedi, ont constaté les agences Reuters et AFP. Mais des retraits massifs n'empêcheraient pas des ponctions d'argent sur les comptes chypriotes. Selon Marios Skandalis, vice-président de l'Institut des comptes publics de Chypre, les montants correspondants à la taxe "sont déjà bloqués et ne peuvent plus être transférés". Pendant le même temps, sur Twitter, les messages de protestation se sont multipliés. 

"Il n'y a pas de raison de paniquer"

Face à ces inquiétudes, le porte-parole du gouvernement, Christos Stylianides, a tenté de calmer les esprits en affirmant à l'agence CNA que "la situation est sérieuse mais pas tragique, il n'y a pas de raison de paniquer". "La décision a été douloureuse mais sans accord, la situation aurait été tragique", a ajouté le porte-parole. Il a également affirmé que les déposants obtiendraient des compensations pour les pertes causées par ces taxes, à travers la distribution d'actions.

Le ministre des Finances du pays, Michel Sarris, présent à Bruxelles tenait le même discours, en affirmant que "Chypre a choisi la moins douloureuse des solutions". Pourtant, dix jours plus tôt, le même ministre des Finances affirmait qu'une taxe sur les dépôts bancaires serait "catastrophique".

Un accord dans les mains des parlementaires chypriotes

Les parlementaires chypriotes doivent désormais approuver ce plan, ce qu'ils pourraient faire avant l'ouverture des établissement bancaires mardi, lundi étant un jour férié. Le président Nicos Anastasiades, élu le 24 février, doit les rencontrer dès son retour de Bruxelles ce samedi. Il a mis en garde contre un risque "d'effondrement" du système bancaire si cet accord n'est pas validé.

(article créé à 15h22, mis à jour à 17h32)