La Grèce vise un retour sur les marchés en 2014

Par latribune.fr  |   |  931  mots
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La Grèce devrait être prête à retrouver son autonomie et retourner sur les marchés financiers à la fin 2014 en se passant ainsi de l'aide de l'UE et du FMI, a espéré jeudi le ministre des Finances grec, Yannis Stournaras. de son côté, l'Espagne a levé jeudi 4,574 milliards d'euros en obligations à 3, 5 et 13 ans, profitant de l'importante demande des investisseurs pour négocier des taux d'intérêt en forte baisse par rapport aux émissions précédentes.

La Grèce devrait être prête à retrouver son autonomie et retourner sur les marchés financiers à la fin 2014 en se passant ainsi de l'aide de l'UE et du FMI, a espéré jeudi le ministre des Finances grec, Yannis Stournaras. J'espère que la Grèce va retourner sur les marchés à la fin 2014, après que nous soyons parvenus à réaliser un excédent primaire budgétaire (hors service de la dette) et retrouvé la croissance" a déclaré Yannis Stournaras à la télévision publique grecque Net. "En 2014, nous sommes obligés de sortir du mémorandum", qui lie le pays à ses bailleurs de fonds de la zone euro et du FMI, a-t-il dit. "Cela veut dire que nous devrons retourner sur les marchés" a ajouté le ministre des Finances. La Grèce, soumise par les marchés à des taux beaucoup trop élevés en raison de ses déficits abyssaux, avait dû faire appel au printemps 2010 à l'UE et du FMI pour continuer de se financer, éviter la faillite et la sortie de l'euro. 

La Grèce est désormais l'un des cinq pays de l'UE sous programme d'assistance avec le Portugal, l'Irlande, l'Espagne et Chypre. Le mémorandum, par lequel UE et FMI ont prêté des milliards d'euros à la Grèce, lui a aussi imposé un cadre de conditions drastiques d'austérité, qui enfonce le pays dans la récession et le chômage. "J'espère que nous aurons la bonne fortune du Portugal et de l'Irlande qui commencent à retourner sur les marchés à des taux au dessous de 6 %" a ajouté Yannis Stournaras. Pour l'instant, sur les marchés, le taux sur l'obligation grecque à 10 ans est un peu au dessous de 10 %.

Le FMI exclut toute discussion sur un nouvel allégement  la dette grecque

Le FMI a exclu jeudi toute discussion sur un nouvel allégement de la dette grecque "pour le moment" et précisé que la nouvelle tranche d'aide au pays devrait être versée début juin. "Nous n'envisageons pas de discussions sur une (participation des créanciers publics, ndlr) pour le moment", a déclaré le porte-parole du Fonds monétaire international, Gerry Rice, lors d'une conférence de presse. "Nous avons dit qu'un nouvel allégement de la dette grecque serait nécessaire pour que l'Europe respecte son engagement de réduire la dette grecque à un niveau supportable", a-t-il toutefois ajouté, rappelant que l'objectif était de ramener la dette publique à 124 % du produit intérieur brut en 2020 et sous les 110 % deux ans plus tard. Après un effacement de plus de 100 milliards d'euros de dette consentie début 2012 par le secteur privé, l'essentiel de la dette grecque est détenue par les créanciers internationaux du pays (FMI, Union européenne, Banque centrale européenne) qui sont les seuls à pouvoir être mis à contribution.

Fin novembre, les Européens avaient déjà accepté de baisser le taux d'intérêts appliqués à la Grèce afin de faire faire reculer la dette du pays, qui devrait frôler les 180 % du PIB cette année. Les Européens doivent examiner la situation du pays d'ici "à la fin de l'année", a souligné Gerry Rice. "Ils n'ont pas précisé quelle forme prendra l'allègement de la dette s'il s'avère nécessaire, mais il y a beaucoup d'options, notamment des conditions plus généreuses sur les prêts", a-t-il détaillé. Le porte-parole a par ailleurs précisé que le conseil d'administration du Fonds, qui représente ses 188 Etats-membres, devait se réunir le 31 mai pour avaliser le versement d'un prêt d'environ 1,7 milliard d'euros dans le cadre du plan d'aide accordé au pays au printemps 2012. "Le versement devrait avoir lieu peu après cette réunion", a ajouté Gerry Rice.

L'Espagne lève 4,5 milliards sur les marchés

L'Espagne a levé jeudi 4,574 milliards d'euros en obligations à 3, 5 et 13 ans, profitant de l'importante demande des investisseurs pour négocier des taux d'intérêt en forte baisse par rapport aux émissions précédentes, a annoncé la Banque d'Espagne. La quatrième économie de la zone euro, qui bénéficie depuis quelques mois d'un répit sur les marchés après avoir été en 2012 l'objet de toutes les craintes quant à sa solvabilité, a légèrement dépassé son objectif qui était d'emprunter 3,5 à 4,5 milliards. Le Trésor a levé 1,863 milliard en obligations à trois ans et 1,549 milliard en obligations à cinq ans, à des taux respectivement de 2,247 % et 2,789 %, contre 2,792 % et 3,257 % lors de la dernière émission similaire, le 18 avril. Pour les obligations à 13 ans, le taux a chuté à 4,336 % contre 5,555 % le 10 janvier, ce qui a permis à l'Espagne d'emprunter 1,162 milliard.

Les taux atteints sont "aux niveaux les plus bas en trois ans", a souligné dans un communiqué le ministère de l'Économie, précisant que le pays a déjà couvert 47,9 % de ses besoins de financement pour l'année 2013, soit 58,1 sur 121,3 milliards. Les investisseurs ont été nombreux à participer à cette émission, avec une demande approchant les 9,7 milliards d'euros. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, s'est félicité mercredi, devant les députés, de l'accalmie dont bénéficie désormais l'Espagne : "il y a un an, nous étions au bord de la faillite et maintenant plus personne ne me demande si nous allons demander un sauvetage". Mais les perspectives économiques restent sombres : le pays, qui affiche un taux de chômage record (27,16 %), est plongé en récession depuis plus d'un an et le gouvernement, la Banque d'Espagne, la Commission Européenne et le Fonds monétaire international sont unanimes pour dire qu'il n'en sortira pas avant 2014.