Dumping : les chinois ZTE et Huawei dans le collimateur de la Commission européenne

Par latribune.fr  |   |  348  mots
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La Commission Européenne est sur le point d'adresser un avertissement à la Chine concernant un éventuel dumping en faveur des deux marques chinoises d'équipement en réseaux mobiles, ZTE et Huawei. Bruxelles envisagerait la mise en place de taxes afin de mettre fin à ces pratiques commerciales déloyales.

Depuis plusieurs mois, les deux marques sont dans le collimateur de l'Europe. Mais, cette fois-ci, c'est la Commission européenne qui s'en prend aux équipementiers en télécoms ZTE et Huawei. Bruxelles a pris le 15 mai une « décision de principe » concernant l'ouverture d'une enquête antidumping. La Commission reproche aux deux entreprises de pratiquer des prix inférieurs à la moyenne du marché, grâce à des sommes d'argent versées illégalement par le gouvernement chinois. En bénéficiant de ces aides financières, elles seraient avantagées par rapport à d'autres enseignes telles que Nokia, Ericsson ou Alcatel-Lucent. ZTE et Huawei proposent en effet des prix très attractifs, inférieurs d'au moins 35% à ceux pratiqués par les autres marques présentes sur le marché.

Bruxelles privilégie les négociations
Il ne s'agit pour l'instant que d'une mise en garde adressée au gouvernement chinois : aucune enquête n'est officiellement ouverte. Il s'agit de laisser du temps « afin de permettre des négociations en vue d'une solution amiable avec les autorités chinoises", explique Karel De Gucht, commissaire européen au Commerce. "Nous voulons adresser un avertissement aux Chinois, leur dire que s'ils ne changent pas leurs pratiques, il y aura des taxes", explique une source proche du dossier.

Si aucun changement n'est constaté, Bruxelles envisagerait donc la mise en place de taxes anti-dumping, qui augmenteraient automatiquement les prix des produits vendus par les constructeurs. Une mésentente avec les deux enseignes aurait des conséquences considérables sur les relations commerciales avec la Chine. A eux deux, les constructeurs ZTE et Huawei représentent près d'un quart du marché européen des équipements en télécommunications.

Ce n'est pas la première fois que l'Europe s'attaque à des pratiques commerciales jugées déloyales : un groupement d'industriels avait déjà demandé l'ouverture d'une enquête concernant des fabricants chinois de panneaux solaires. Celle-ci a abouti à l'instauration de droits de douane sur les produits en provenance de Chine, qui seront mis en place dès juin et devraient représenter plusieurs milliards de dollars.