Télécoms : les Chinois Huawei et ZTE se défendent d'espionner au profit de Pékin

Les numéros deux et cinq mondiaux des équipements de réseaux sont soupçonnés par le Congrès américain d'espionner au profit du gouvernement chinois. En France aussi le rapport Bockel recommandait cet été d'écarter les routeurs chinois.
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Trois mois après le rapport du sénateur Bockel, recommandant « une totale interdiction des routeurs chinois » en France et même en Europe, les équipementiers télécoms chinois Huawei, le numéro deux mondial, et ZTE, le cinquième, se retrouvent à nouveau au c?ur d'une polémique : cette fois aux Etats-Unis. La semaine dernière, la commission du renseignement de la Chambre des représentants a présenté un rapport aux conclusions sans appel. « Sur la base d'informations classifiées et non classifiées, Huawei et ZTE ne peuvent pas garantir leur indépendance par rapport à l'influence d'un Etat étranger et cela pose donc en conséquence une menace pour la sécurité des Etats-Unis et notre système », indique le projet de rapport (voir le rapport en anglais).

Cantonnés à la vente de téléphones aux Etats-Unis
Il est ainsi fortement déconseillé aux opérateurs américains de faire affaire avec ces fournisseurs chinois, qui sont invités à « trouver un autre prestataire s'ils se soucient de la propriété intellectuelle, de la vie privée de leurs clients ou encore de la sécurité nationale des Etats-Unis » a déclaré Mike Rogers, président de la commission, lors d'un entretien sur une émission de CBS. « Des affirmations sans fondements » qui « dénigrent la Chine » selon Huawei qui met en garde contre le risque de créer « un monstrueux précédent de distorsion de concurrence » si les deux équipementiers étaient interdits de contrats aux Etats-Unis, restant cantonnés à la vente de téléphones, qui posent moins de problèmes de sécurité nationale. Huawei ne génère que 4% de son chiffre d'affaires sur le marché américain et ZTE 2% à 3%, quasi exclusivement dans les terminaux. Sous la pression, l'opérateur Sprint avait finalement écarté Huawei au moment de choisir un troisième fournisseur pour la 4G. Huawei a également dû renoncer au rachat de l'américain 3Leaf l'an dernier. ZTE a aussi fait les frais de ce durcissement de ton : l'américain Cisco a décidé cet été de mettre fin à « l'accord de coopération stratégique » qu'il avait avec lui depuis 2005, « portant principalement sur l'achat de routeurs et d'autres produits. »

« Tous les équipements sont fabriqués en Chine » rétorque ZTE
Coté en Bourse à Hong Kong et Shenzhen, ce qui lui vaut une réputation de plus grande transparence que Huawei, fondé par un ancien gradé de l'armée chinoise, ZTE a essayé de prendre ses distances avec son imposant et sulfureux voisin affirmant que « ses équipements sont sûrs et ne représentent pas une menace pour la sécurité des installations ni la sécurité nationale. » ZTE se pose en « société ouverte sur le monde » considérée comme « un fournisseur d'équipements de confiance par 140 gouvernements et 500 opérateurs de réseau » dans le monde. Malin, ZTE fait valoir que « la quasi-totalité des équipements d'infrastructure de télécommunication vendus aujourd'hui aux États-Unis et partout ailleurs dans le monde contient des composants intégralement ou partiellement fabriqués en Chine. Cela inclut les équipements fabriqués et vendus par n'importe lequel des fournisseurs occidentaux aux États-Unis, la plupart impliquant des fournisseurs et des partenaires chinois. » Il faudrait donc selon le groupe de Shenzhen que la commission du Congrès américain étende de manière à inclure toutes les sociétés fabriquant des équipements en Chine, y compris occidentaux », qui ont tous leurs propres usines en Chine. Zhu Jinyun, le vice-président pour l'Europe et l'Amérique du Nord chez ZTE, explique à La Tribune : « nous sommes prêts à discuter de ces questions de sécurité, qui sont très importantes. Mais le problème est global et ne concerne pas que les équipementiers chinois. » Pas sûr qu'il soit suivi à Washington...
 

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Commentaires 5
à écrit le 17/10/2012 à 11:44
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Les chinois ont trouvé la martingale. Ils vendent "dumpés" des équipements télécoms copiés et infectés par des virus espions. Ils peuvent en cas de"menaces" bloquer les communications des opérateurs clients .Ca colle assez bien avec le souci de maîtr...

à écrit le 17/10/2012 à 9:28
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Aux chinois ou aux américains

à écrit le 16/10/2012 à 21:07
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ET faut les croire sur parole les chinois .... Bien sur ... Comme la derniere fois ou mes fournisseurs me forcaient a changer ma carte SIM de mon telephone, m'en offrait une pour que je sois selon eux plus facilement joignable ...

à écrit le 16/10/2012 à 19:53
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dehors les chinois vite...........

le 16/10/2012 à 22:14
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ON VA VOUS NIQUER HI HI HI

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