Même Standard & Poor's voit d'un bon oeil une moindre austérité en Europe

Par latribune.fr  |   |  365  mots
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Selon l'agence américaine, les délais accordés à certains pays de la zone euro pour atteindre leurs objectifs budgétaires ne représentent pas un tournant, mais une simple adaptation à la conjoncture.

L'assouplissement de la politique d'austérité ne conduira pas à une modification des notations des Etats membres de la zone euro. C'est ce qu'affirme l'agence de notation Standard & Poor's dans une note parue mardi soir. Selon l'agence, les délais supplémentaires accordés par la Commission européenne à différents pays de l'union économique et monétaire (UEM) est une « réponse pragmatique à la récession en cours, plus qu'une rupture fondamentale avec la consolidation budgétaire structurelle. »

Retour au calme sur les marchés

S&P considère que le retour au calme sur les marchés de la dette souveraine permet aux Etats de disposer d'un peu plus de marge de man?uvre. L'agence en profite pour répondre aux accusations qui lui sont souvent faites de promouvoir l'austérité. Elle répète que lorsqu'elle a dégradé la note de neuf pays de la zone euro, y compris la France, en janvier 2012, ses analystes avaient mis en garde contre « un processus de réforme basé uniquement sur l'austérité budgétaire » qu'ils considéraient « contre-productif. »

Pas d'alternative aux consolidations budgétaires

Pour autant, l'agence estime encore qu'il n'existe pas de voie alternative à une politique durable de consolidation budgétaire. « Nous avons remarqué que l'incapacité d'un émetteur souverain à gérer ses finances publiques peut matériellement et de façon négative sa capacité à rembourser la dette, même dans les cas où l'économie est florissante », explique S&P. L'agence en profite pour réaffirmer ses positions théoriques : les « multiplicateurs budgétaires » (l'impact concret de la réduction des dépenses publiques sur la croissance) seraient « plus faible et plus volatiles que le pensent les partisans d'une politique de croissance. » Bref, malgré la récession européenne, S&P ne veut pas croire que la réduction des déficits soit fondamentalement nocif pour les économies.... Enfin, le vieillissement de la population et la faiblesse de la croissance potentielle des pays de l'UEM devront les conduire à poursuivre leur politique de consolidation. S&P estime donc que cette « pause » dans l'austérité ne devrait pas modifier ses analyses. Et donc les notations des pays européens.