Italie : la balance commerciale dans le vert, mais ce n'est pas une bonne nouvelle

Par latribune.fr  |   |  365  mots
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L'Italie a confirmé en avril son retour dans le camp des pays qui exportent plus qu'ils n'importent. Mais au prix d'une contraction importante des ses achats à l'étranger.

Toujours en récession, et ce au moins jusqu'à la fin 2013 selon les statistiques officielles, l'Italie voit tout de même poindre une légère embellie du côté de son commerce extérieur. En avril, sa balance commerciale a été bénéficiaire de 1,9 milliards d'euros contre un solde négatif de 300 millions d'euros il y a un an. Principalement grâce à un regain de ses échanges avec les pays hors Union européenne. Même si l'Europe, pourtant au point mort, contribue quand même pour une faible part à ce solde positif. L'Italie confirme ainsi son retour à une balance commerciale régulièrement positive depuis plusieurs mois.

Un regain de forme en trompe l'oeil

Est-ce à dire que la péninsule est sur la voie du rétablissement ? C'est à nuancer. Car s'il est indéniable que ce solde positif, de 6,5 milliards d'euros hors dépense énergétique, est un résultat encourageant, il est aussi le symptôme d'une activité qui tourne au ralenti. Car si l'on jette un ?il attentif aux données fournies par Istat, on constate que c'est surtout la baisse des importations, qui ont chuté de plus de 6% rien qu'au premier trimestre, qui est responsable de ce retour à un solde positif. Les exportations, elles, ont à peine augmenté.

L'Italie ne va pas mieux

Difficile de dire, donc, que ce sont les réformes mises en place par Mario Monti qui commencent à porter leurs fruits. D'ailleurs, sur le plan des statistiques, tout montre que le coût du travail continue d'augmenter régulièrement depuis deux ans, ainsi que celui des charges sociales. Bref, l'Italie n'est pas plus compétitive qu'avant coté coûts de production. Et un récent rapport de l'Istat soulignait que le chômage, plus particulièrement celui des jeunes, et la précarité, pèsent de manière importante sur la demande intérieure. D'ailleurs, les ventes au détail baissent régulièrement et ce malgré une importante décélération de la hausse des prix à la consommation. En somme, au ralenti, l'Italie consomme moins en vendant toujours la même chose. Ainsi s'explique le retour dans le vert de la balance commerciale italienne.