+0,8% : la plus forte croissance trimestrielle britannique depuis plus de trois ans

Par latribune.fr  |   |  452  mots
En Grande-Bretagne au troisième trimestre 2013, l'activité a progressé aussi bien dans le secteur agricole (+1,4%) que dans celui de l'industrie (+ 0,5%), de la construction (+2,5%) et des services (+0,7%).
L'économie britannique a enregistré au troisième trimestre sa meilleure croissance (+ 0,8%) depuis le deuxième trimestre 2010. Une performance à mettre au compte de l'activisme monétaire de la Banque d'Angleterre qui a favorisé le rebond du marché immobilier et de la consommation.

Annonce positive ce matin pour la Grande-Bretagne: le pays semble engagé sur la voie de la reprise. Après une progression de la valeur de son Produit intérieur brut (PIB) de 0,4% au premier trimestre 2013, puis de 0,7% au deuxième, voilà que le pays affiche 0,8% de progression de son PIB pour le troisième trimestre de l'année.

Les chiffres publiés ce vendredi matin par l'Office des statistiques nationales (ONS) sont conformes aux attentes des analystes. "La première estimation du PIB montre que la reprise accélère" avec la "plus forte croissance (trimestrielle) depuis le deuxième trimestre 2010" dans le pays, a commenté Samuel Tombs, économiste de Capital Economics. En glissement annuel, l'économie britannique a crû de 1,5% au troisième trimestre, a ajouté l'ONS.

Dans le détail : l'activité a progressé aussi bien dans le secteur agricole (+1,4%) que dans celui de l'industrie (+ 0,5%), de la construction (+2,5%) et des services (+0,7%).

L'économie britannique est encore 2,5% en dessous de son niveau de 2008

Le gouvernement du conservateur David Cameron s'est empressé de saluer la publication de ces chiffres qui "montrent que le dur labeur de la Grande-Bretagne paie et que le pays est sur la voie de la prospérité", selon un porte-parole du ministère des Finances. Et qui a ajouté :

"De nombreux risques subsistent mais grâce à notre programme économique, la reprise a désormais un véritable rythme"

Mais les dirigeants politiques ont beau se féliciter, il reste à voir si cette reprise est durable. Certes l'économie britannique demeure 2,5% au-dessous de son pic du premier trimestre 2008, juste avant la crise. Mais les économistes semblent y croire:

Ils considèrent globalement que ce rebond est dû principalement à la politique monétaire ultra-accommodante de la Banue d'Angleterre qui a injecté 375 milliards de livres (440 milliards d'euros) dans l'économie.

"Les effets de la politique monétaire accommodante se ressentent désormais pleinement", a par exemple souligné Martin Beck de Capital Economics.

Toutefois, des économistes mettent en garde contre tout triomphalisme et soulignent le risque de déséquilibres alors que la crainte d'une nouvelle bulle immobilière a récemment émergé.

"Le rebond est provoqué par des améliorations de la demande plutôt que de l'offre et ne rééquilibre pas l'économie vers l'investissement et les exportations", regrette Michael Saunders. Et les derniers chiffres de la balance commerciale de juillet et d'août sont d'ailleurs "loin d'être encourageants", renchérit Howard Archer d'IHS Global Insight.

Après avoir connu une profonde récession sur la période 2008-2009 avec une contraction de 7,2% de sa croissance, le pays a ensuite alterné fin 2011 et début 2012 entre croissance et contraction, avant de repartir sur les chapeaux de roues ce printemps.