La morosité économique qui touche l'Europe se fait particulièrement ressentir en Italie. Dans ce pays où 40,1% des jeunes pointent au chômage, les familles ont dû largement réduire leurs dépenses. Une étude réalisée par l'institut de recherches socioéconomiques italien Censis publiée ce 6 décembre montre que 50% des familles italiennes craignent de ne pas pouvoir maintenir leur niveau de vie et 52% redoutent de ne pas pouvoir préserver leurs économies.

24% des Italiens ont du mal à payer leurs impôts

"Environ 69% des familles ont indiqué une réduction ou une aggravation de leur capacité de dépense", indique l'étude conduite en 2013 sur un échantillon de 1.200 familles de toute l'Italie par cet institut d'études socio-économiques.

"Plus de 70% des familles se sentiraient en difficulté si elles devaient affronter des dépenses d'une certaine importance, comme des dépenses médicales, 24% ont des difficultés à payer des impôts et 23% leurs factures", ajoute l'étude.

Les foyers sont de plus en plus contraints de limiter leurs dépenses. Ainsi, 76% des familles cherchent les promotions dans les supermarchés, 53% ont réduit les déplacements en voiture ou scooter, 68% les sorties au cinéma et autres divertissements et 45% les sorties au restaurant. "L'année 2013 s'achève avec la sensation d'une incertitude croissante concernant l'avenir professionnel", ajoute le Censis selon lequel six millions de travailleurs estiment se trouver dans une situation professionnelle précaire.

Le nombre d'Italiens qui émigrent a bondi de 115% en dix ans

Il faut dire que l'Italie souffre de sa croissance. En 2012, le Produit Intérieur Brut (PIB) italien s'est contracté de 2,4 % et la croissance de cette année ne cesse d'être révisée à la baisse. Les difficultés sont particulièrement marquées dans le sud du pays. Dans le Mezzogiorno, le PIB par tête d'habitant est de 17.957 euros annuels, soit un peu plus de la moitié (57%) de ce qu'il est dans le centre ou le nord du pays.

Ce climat économique tendu pousse les Italiens à émigrer.  Ainsi, ils étaient 106.000 à avoir quitté le pays en 2012, contre 50.000 en 2002, une augmentation de 115% en dix ans, selon l'étude du Censis. La hausse la plus forte a été enregistrée l'année dernière, avec +28,8% sur un an. Plus de la moitié de ces 106.000 personnes (54,1%) sont des jeunes de moins de 35 ans.

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