Espagne : le Parti populaire au cœur d’un scandale financier

Par latribune.fr  |   |  363  mots
José Maria Aznar (PP) a présidé le gouvernement espagnol de 1996 à 2004.
Des milliers de mails et de SMS envoyés ou reçus par l’ex-patron de la Caja Madrid, Miguel Blesa, révèlent les demandes de faveurs et les pressions faites par les membres de la droite espagnole ou leurs proches, dont le fils de l’ex-Premier ministre José Maria Aznar.

"La Caja Madrid, une succursale du PP?" Le titre choisit par le quotidien El Pais pour sa "Une" annonce la couleur du 19 décembre. Le quotidien publie ce jeudi des extraits de quelque 8.000 mails et SMS envoyés ou reçus entre 2007 et 2009 par Miguel Blesa, l'ancien président de la plus ancienne caisse d'épargne d'Espagne aujourd'hui intégrée à Bankia. Ces échanges mettent en lumières les demandes de traitement de faveur émanant de membres du Parti Populaire (PP). 

Acheter la collection Rueda

Parmi les messages qui font scandales, certains ont été échangés avec José Maria Aznar Botella, le fils de l'ancien Premier ministre espagnol (de 1996 à 2004) et de l'actuelle maire de Madrid. Alors âgé de 33 ans, Aznar Botella tentait d'intercéder entre les héritiers d'un artiste espagnol, Gerardo Rueda, et la banque afin que la fondation de cette dernière achète la collection du peintre et sculpteur. Dans l'une de ses réponses, Miguel Blesa, un ami proche de la famille Aznar, tente de justifier son impuissance à accéder aux demandes du fils Aznar :

"Peut-être est-tu trop jeune pour comprendre cela (…)  il y a des procédures [à la Caja Madrid]. Ce n'est pas chez moi. Ton père n'a jamais douté de l'honnêteté et du sérieux d'un véritable ami."

Le "réseau Gürtel"

L'ancien chef du gouvernement espagnol a déjà fait l'objet de polémiques liées à des financements occultes bénéficiant à sa famille. Le quotidien de centre gauche El Pais a notamment affirmé qu'un réseau d'entreprises privées baptisé "réseau Gürtel" avait financé une partie du mariage de la fille de José Maria Aznar, Ana, à hauteur de 32.000 euros. Ce fameux réseau fait d'ailleurs l'objet d'une enquête judiciaire depuis 2009.

Théâtre de lutte d'influences

D'autres membres du PP sont cités dans ces documents qui révèlent également les luttes d'influence que se sont livrés l'ancienne présidente de la communauté de Madrid, Esperanza Aguirre, qui souhaitait nommer son bras droit Ignacia Gonzales, à la tête de la Caja Madrid et Alberto-Ruiz Gallardon, l'ancien maire de la capitale espagnole, qui, lui, soutenait Miguel Blesa