Les leçons du professeur Aznar

Si la zone euro va mal, c'est d'abord le résultat de mauvais choix politiques et non de la crise mondiale. Tel est en substance l'explication de l'ancien Premier ministre conservateur espagnol José Maria Aznar (photo), de passage à Paris à l'invitation du Center of Political and Foreign Affairs. Car ce que révèlent les déficits croissants et le poids des dettes dans la zone euro, c'est la « complaisance » avec laquelle ont été traités les mécanismes initiaux qui ont présidé à la création de l'euro. Comme l'a rappelé José Maria Aznar, le choix de l'euro devait impliquer de la part des États membres la stabilité et la compétitivité en échange du « renoncement » à leur souveraineté monétaire. En ne pouvant plus désormais recourir à la « dévaluation compétitive », les États de la zone s'engageaient de facto à maintenir la compétitivité de leurs économies pour respecter le plafond de 3 % du PIB pour le déficit public annuel inclus dans le pacte de stabilité. Pour éviter « le désastre » de la zone euro, il faut donc revenir à « la discipline », a-t-il martelé. L'ancien Premier ministre juge par ailleurs la restructuration de la dette grecque inéluctable. Elle aurait même dû être faite dès le départ ainsi que la recapitalisation des banques, et ce avec l'aide du Fonds monétaire international (FMI). L'ancien Premier ministre espagnol n'a toujours pas compris la méfiance de certains responsables européens à l'égard du FMI. « C'est absurde », alors que l'ensemble de l'Europe est son premier contributeur financier. D'autant que le mécanisme à 750 milliards d'euros ne sera pas suffisant pour tirer d'affaires l'Espagne et l'Italie, en cas de défaut. Robert Jule
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