"Nous devrons fermer les banques en mauvaise santé" (Jeroen Dijsselbloem, Eurogroupe)

Par latribune.fr  |   |  382  mots
"Une banque intelligente ne va pas se contenter d'attendre les résultats. Elle va réfléchir à la manière dont elle peut traiter les problèmes de manière proactive," estime le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem. (Photo : Reuters)
Les banques qui échoueront nettement aux tests de résistance effectués cette année par la Banque centrale européenne (BCE) devraient être fermées, a déclaré jeudi le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

"Si des banques apparaissent en mauvaise santé, nous devrons tout simplement les fermer". La messe sera dite pour le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, interrogé par Reuters sur les propos de la présidente de la nouvelle supervision bancaire dans la zone euro Danièle Nouy. Propos dont il s'est dit "très heureux".

"Employer la manière forte"

Danièle Nouy a déclaré il y a quelques jours que le bilan de santé des banques ne serait crédible que si certaines d'entre elles échouent, ajoutant que fusionner des banques ayant échoué aux tests pour tenter de les sauver ne serait pas une solution.

Selon lui, il faut "employer la manière forte". Ce serait en effet "le signal dont tout le monde (a) besoin : les banques (ont) besoin de recevoir ce signal, les marchés financiers (ont) besoin de ce signal et les citoyens d'Europe ont besoin de ce signal".

Aux banques d'être "intelligentes"

Selon le président de l'Eurogroupe c'est aux banques d'être intelligentes et de bien se préparer :

"Je ne sais pas quels seront les résultats de cette revue de la qualité des actifs mais (...) une banque intelligente ne va pas se contenter d'attendre les résultats. Elle va réfléchir à la façon dont elle peut traiter les problèmes de manière proactive et je crois que c'est ce qui est en train de se passer au moment où nous parlons."

Préparatifs de l'Union bancaire

L'AQR (asset quality review, revue de la qualité des actifs) s'inscrit dans le cadre des préparatifs de l'union bancaire européenne, qui doit entre autres voir la BCE assurer la supervision de l'ensemble des banques .

Jeroen Dijsselbloem a jugé important de mener à bien les négociations sur le mécanisme de résolution bancaire - le processus de fermeture ordonnée d'une banque en difficulté et le financement de celui-ci - avant les élections européennes de mai car cela pourrait freiner les progrès des partis eurosceptiques.

L'achèvement de l'union bancaire suppose un accord entre le Parlement européen et les gouvernements de la zone euro sur le processus de décision susceptible d'aboutir à la fermeture d'une banque, et sur la répartition des coûts d'une telle procédure.