L'indépendance de l'Écosse fait peur aux patrons britanniques

Par latribune.fr  |   |  435  mots
Une Écosse indépendante devrait aussi mener une négociation difficile pour revenir dans l'UE, perdant temporairement l'accès à la plus grande zone commerciale du monde avec d'immenses conséquences économiques", s'inquiète John Cridland, le patron des patrons britanniques. (Photo : Reuters)
La plus importante organisation patronale britannique a clairement pris position contre l'indépendance de l'Écosse, en attaquant mercredi la solidité du programme économique des indépendantistes au pouvoir à Édimbourg. Un référendum historique doit avoir lieu dans moins de six mois.

"La décision sur le destin de l'Écosse appartient bien sûr aux Écossais mais les entreprises sont claires: nous sommes plus forts ensemble", selon le directeur général de la Confédération des industries britanniques (CBI) John Cridland. Un manière douce de dire que l'Écosse ne doit pas devenir indépendante, à moins de six mois d'un référendum historique sur la question.

 Le patron des patrons d'outre-Manche ne croit pas du tout à la solidité du programme économique des indépendantistes. Il met l'accent dans un document publié mardi sur l'important déficit budgétaire écossais, sur les coûts liés à la fin du marché intérieur au Royaume-Uni, ainsi que sur le flou entourant le statut d'une future monnaie écossaise et la place du futur État dans l'Union européenne.

Les indépendantistes critiqués sur l'économie

Le Premier ministre écossais Alex Salmond assure pourtant qu'une Écosse indépendante pourrait conserver la livre sterling dans le cadre d'une union monétaire avec le reste du Royaume-Uni et intégrer l'Union européenne. Mais l'adhésion à la livre sterling a été rejetée par les principaux partis britanniques. Celle concernant l'Union européenne l'a été par le président de la Commission José-Manuel Barroso.

"Les principaux partis britanniques ont exclu la possibilité d'une union monétaire, donc nous appelons le gouvernement écossais à mettre au point un plan B crédible. Une Écosse indépendante devrait aussi mener une négociation difficile pour revenir dans l'UE, perdant temporairement l'accès à la plus grande zone commerciale du monde avec d'immenses conséquences économiques", s'inquiète John Cridland dans le document publié mardi.

Les entreprises font campagne pour le "non" à l'indépendance

Les entreprises se plaignent de plus en plus du flou qui entoure toujours les contours d'une éventuelle sécession, avec des conséquences qui restent également à préciser pour les revenus pétroliers de la mer du Nord ou la question des notes attribuées par les agences de notation financière. Des patrons, comme ceux des géants pétroliers BP et Royal Dutch Shell, se sont même publiquement prononcés en faveur d'un maintien de l'Écosse au sein du Royaume-Uni.

Mais l'angoisse des patrons n'est pas encore tout à fait justifiée. En effet, le non à l'indépendance l'emporte largement avec 42% des intentions de vote contre 28% pour le oui, selon le dernier sondage publié par TNS mardi. L'économie est l'enjeu le plus important pour les Écossais, selon cette enquête.

>> Lire Zone euro : et si la crise revenait... par l'Écosse ?