Forte explosion d'une voiture piégée devant le siège de la troïka à Athènes

Par latribune.fr  |   |  397  mots
L'explosion a eu lieu à quelques pas d'un bureau de la troïka et n'a fait aucune victime. Les autorités avaient été mises au courant une heure avant. (Photo : Zougla)
Une voiture piégée a provoqué une forte explosion devant le siège de la Banque de Grèce dans le centre d'Athènes, sans faire de victimes, jeudi matin, jour de lancement de la première émission de dette de la Grèce depuis le début de la crise.

L'heure était aux manifestations dans les rues d'Athènes hier. Ce jeudi, le geste de contestation était autrement plus violent. Une voiture piégée a en effet provoqué une forte explosion devant le siège de la Banque de Grèce dans le centre d'Athènes, à quelques heures de la première émission obligataire du pays depuis le début de la crise.

Acte de protestation contre la troïka

Il n'y a fort heureusement pas eu de victimes, notamment en raison de l'heure tardive - il était 2h55 du matin - à laquelle l'explosion s'est produite. La portée de cet acte se voulait selon toute vraisemblance essentiellement symbolique, car le véhicule était garé sur un trottoir situé à quelques pas d'un bureau de la troïka, qui rassemble les bailleurs de fonds de la Grèce, l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international. Bref, les trois acteurs majeurs de la crise d'austérité infligée au pays.

Selon la police, la voiture volée, état chargée de 75 kilos d'explosif. Un appel téléphonique au site internet d'actualité Zougla et au journal Efymerida ton Syndakton avait prévenu les forces de l'ordre une heure avant le déclenchement du mécanisme.

Retour sur le marché

La violente récession qu'a traversée le pays suite à une réduction sans précédents du train de vie de l'État a fait perdre au pays 24% de sa richesse en à peine six ans. Le taux de chômage y atteint un record, en particulier chez les jeunes, et la situation sanitaire y est régulièrement dénoncée. Le niveau des salaires a baissé et l'investissement peine à se relancer.

Mais la forte compression de la demande intérieure a fait fondre le déficit commercial et les coupes dans le budget ont permis une réduction du déficit. Au plus bas, le rendement exigé par les investisseurs sur le marché secondaire pour le papier grec s'est largement réduit. Si bien qu'Athènes a annoncé hier sa première émission de dette à moyen terme depuis 2010 avec la mise sur le marché de 2,5 milliards d'euros d'obligations à cinq ans. Une opération éminemment politique, selon la plupart des observateurs, qui ne doit pas masquer le délabrement de l'économie du pays symbole de la crise des dettes souveraines.