Le gouvernement britannique (aussi) veut mieux encadrer les OPA étrangères

Par latribune.fr  |   |  354  mots
Le débat sur les OPA étrangères s'est ouvert au Royaume-Uni au printemps lorsque le géant américain de la pharmacie Pfizer a tenté de prendre le contrôle d'AstraZeneca, faisant craindre des pertes d'emplois importantes.
Le ministre des Entreprises, Vince Cable, souhaite obliger les acquéreurs étrangers de sociétés britanniques à prendre des engagements fermes sur l’emploi, l’investissement et la recherche. Le gouvernement de David Cameron envisage des pénalités financières en cas de manquements.

Le « décret Alstom » d'Arnaud Montebourg ferait-il des émules ? Le Royaume-Uni n'envisage pas de veto à un rachat dans un secteur stratégique mais le gouvernement de David Cameron souhaite obliger les acquéreurs étrangers de sociétés britanniques à prendre des engagements fermes sur l'emploi, l'investissement et la recherche. Le débat sur les OPA étrangères s'est ouvert au Royaume-Uni au printemps lorsque le géant américain de la pharmacie Pfizer a tenté, en vain, de prendre le contrôle de son concurrent britannique AstraZeneca, en promettant l'installation d'un centre de recherche à Cambridge, le maintien d'une usine dans le nord de l'Angleterre et de 20% des effectifs de recherche en Grande-Bretagne, sauf si les circonstances évoluaient « considérablement. »

 

« Ce qu'a fait alors le gouvernement, c'est s'engager dans des négociations pour obtenir des assurances. Ce que nous devons faire désormais, c'est nous assurer que lorsque des engagements sont pris, il n'y ait pas de marge de manœuvre » a déclaré dimanche le ministre des Entreprises, Vince Cable à la BBC.

 

Intervention du gouvernement, pénalités financières

Or un autre précédent a laissé de douloureux souvenirs. En 2010, le groupe américain d'agro-alimentaire Kraft s'était engagé à laisser ouverte l'une des usines du britannique Cadbury, mais il était revenu sur cette promesse sitôt l'opération bouclée. La modification de la réglementation nécessiterait sans doute l'adoption d'un nouveau texte de loi, qui pourrait entrer en vigueur rapidement, selon Vince Cable.

 

« Nous pourrions aller vers des pénalités financières afin de faire en sorte que ces engagements soient contraignants (...) Il existe des marges de manœuvre dans les règles existantes et nous voulons parvenir à ce qu'il ne soit pas possible d'y échapper », a fait valoir le ministre. « Il faut un dernier recours dans lequel le gouvernement peut intervenir, peut invoquer l'intérêt général », a-t-il ajouté.

 

L'intervention du politique dans des dossiers impliquant des entreprises est aujourd'hui très limitée par la loi britannique, se cantonnant aux cas où la pluralité des médias ou la stabilité financière sont menacées.