Traité transatlantique : Laurent Fabius n'est "ni pour ni contre"

Par latribune.fr  |   |  385  mots
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, émet quelques réserves sur le partenariat transatlantique en discussion à Bruxelles. | REUTERS
Le ministre des Affaires étrangères a émis quelques réserves sur le partenariat transatlantique. Il faut, selon lui, que les intérêts de l'Union Européenne et de la France soient respectés.

Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, a affirmé mercredi qu'il n'était ni pour ni contre le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement entre l'UE et les Etats-Unis et qu'il était même prêt à le rejeter si celui-ci n'était pas en accord avec les intérêts de la France.

"Nos intérêts doivent être respectés" 

"Sur ce qu'on appelle le traité transatlantique, je n'ai pas a priori de position pour ou contre", a annoncé le chef de la diplomatie sur France Culture.

Le ministre s'est même montré plutôt méfiant : 

"Si on peut avoir un traité qui permet à l'Europe et à la France d'être plus présents aux Etats-Unis, pourquoi pas. Mais à condition que nos intérêts soient respectés (...) Il ne faut pas que soit mise en cause l'exception culturelle, de même il ne faut pas que soient mises en cause les normes auxquelles nous tenons en matière de nourriture, d'agriculture"

Ouvrir les marchés publics américains 

"Il faut aussi, c'est quelque chose que nous avons dit et qui doit être respecté, que les juges (en cas de différend) soient des juges publics et pas des tribunaux privés", a-t-il encore souligné, avant de conclure : 

"Il faut aussi que nous y trouvions un intérêt. Un exemple: les marchés publics européens sont ouverts à 80% aux Américains. Mais les marchés publics américains sont ouverts à 25% aux Européens, ça il faut le corriger. Ca va nous permettre, si on le corrige, de pénétrer davantage sur les marchés publics. Mais là, la négociation n'est pas faite. Donc on jugera sur pièces. Si la négociation est positive pour nous, on dira oui, si la négociation n'est pas satisfaisante on dira non" .

Le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement, souvent appelé traité transatlantique, est en discussion depuis le printemps 2013 entre Washington et Bruxelles. Il vise à réduire au maximum les droits de douane et les barrières non tarifaires entre les deux continents ainsi qu'à harmoniser les normes. La fin des négociations est prévue pour 2015. Si l'accord entre en vigueur, il donnera naissance à la plus grande zone de libre-échange de la planète, représentant 45,5% du PIB mondial.