La BCE observe un "ralentissement de la dynamique de la croissance" en Europe

Par latribune.fr  |   |  501  mots
En juillet, la hausse des prix a encore ralenti dans la zone euro, atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2009: 0,4%.
Mario Draghi a fait observer ce jeudi que la "dynamique de la croissance" ralentit au sein de l'UE. Malgré un nouveau ralentissement de l'inflation en juillet, l'institution monétaire de Francfort a laissé le taux de refinancement au niveau fixé en juin, le plus bas de son histoire.

"Si l'on veut détecter un signe dans les données publiées ces deux-trois derniers mois, on peut dire qu'il y a eu un ralentissement dans la dynamique de croissance", a reconnu Mario Draghi. Le patron de la BCE s'exprimait ce jeudi lors de la conférence de presse qui suit la décision sur les taux directeurs.

Mercredi, des chiffres publiés en Italie indiquaient que la troisième économie de l'UE est retourné en récession. En France, les statistiques du PIB doivent être publiés le 14 août.

En outre, sans de surprise, la Banque centrale européenne a laissé inchangé jeudi son principal taux directeur, a annoncé un porte-parole. Le taux de refinancement reste donc à 0,15%, son plus bas niveau historique, auquel il avait été porté en juin.

>>Tout ce que la BCE a décidé ce 5 juin

Après le vaste arsenal d'outils dévoilés début juin par l'institution monétaire de Francfort afin de soutenir le crédit et la croissance dans la zone euro, avec l'espoir de faire par ricochet redécoller l'inflation, une intervention supplémentaire était en effet plutôt improbable.

Le taux de dépôt est maintenu à -0,1% et le taux de prêt marginal à 0,4%. A l'occasion d'une conférence de presse jeudi, le président de la BCe, Mario Draghi, a déclaré:

"Les taux d'intérêt de la BCE resteront au niveau actuel pendant une période prolongée."

Les gardiens de l'euro "en mode attente"

Certes, en juillet, la hausse des prix a encore ralenti, atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2009: 0,4%. Un chiffre très éloigné de l'objectif de la BCE d'une inflation proche - mais inférieure - de 2% à moyen terme. Il s'agit d'ailleurs du dixième mois consécutif qu'elle se situe sous la barre de 1%.

Toutefois, les gardiens de l'euro ont préféré patienter. Le chef économiste de la société d'information internationale IHS pour l'Europe, Howard Archer, cité par l'AFP, analyse:

Ils ont "signifié de façon claire qu'ils sont en mode attente pour les prochains mois, ne serait-ce que parce qu'il va falloir du temps pour que (les mesures) de juin produisent pleinement leurs effets".

L'appel de Valls n'a pas été entendu

La BCE est notamment restée sourde pour l'instant aux critiques du chef du gouvernement français Manuel Valls, qui a jugé la semaine dernière la BCE "impuissante" face au risque de déflation.

L'institution va en particulier surveiller les retombées du programme de prêts ciblés et à très long terme (TLTRO), qui doit permettre aux banques de se financer à des conditions avantageuses tout en les incitant à prêter davantage aux entreprises. A ce propos, Mario Draghi a déclaré:

"Nous nous attendons à une demande importante (...) Les estimations de marché semblent tendre vers une demande globale entre 450 et 850 milliards (d'euros)".

Le premier de ces prêts ne sera accordé qu'en septembre.

(Première version de l'article mise en ligne à 14:03)