"Les mesures structurelles nationales (...) ne peuvent plus être reportées" (Mario Draghi)

Par latribune.fr  |   |  430  mots
"Nous nous tenons prêts à ajuster davantage la position de notre politique", a également déclaré l'Italien
Le président de la Banque centrale européenne, qui s'est exprimé vendredi aux Etats-Unis à l'occasion du forum économique et monétaire de Jackson Hole, a insisté: "aucun accommodement budgétaire ou monétaire ne peut compenser les réformes structurelles nécessaires dans la zone euro".

S'il est optimiste, il n'est pourtant pas dupe. C'est le sens des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qui s'est exprimé vendredi à l'occasion du forum économique et monétaire de Jackson Hole (Wyoming) aux Etats-Unis.

"Je suis confiant dans le fait que le paquet de mesures que nous avons annoncé début juin va contribuer à donner l'impulsion attendue à la demande (au sein de la zone euro, ndlr) et nous nous tenons prêts à ajuster davantage la position de notre politique", a déclaré l'Italien.

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Toutefois, "aucun accommodement budgétaire ou monétaire ne peut compenser les réformes structurelles nécessaires dans la zone euro", a encore une fois rappelé celui que les marchés surnomment "Super Mario".

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La réforme des marchés du travail est particulièrement urgente

Face à une reprise dans la zone euro encore "uniformément faible" et à un chômage élevé, Mario Draghi insiste: les gouvernements doivent faire plus.

"Les mesures structurelles nationales qui permettent de s'attaquer à ces problèmes ne peuvent plus être reportées. Cet agenda de réformes couvre le marché du travail, les marchés de produits ainsi que les actions de soutien à l'environnement des affaires", a-t-il souligné.

L'hétérogénéité des marchés du travail au sein des pays de l'Union européenne doit notamment, selon lui, être adressée d'urgence, puisqu'elle est source "de fragilité pour l'union monétaire".

Un "intérêt significatif" pour le premier des TLTRO

Mario Draghi s'est en revanche félicité de l'"intérêt significatif de la part des banques" déjà suscité par le premier des prêts ciblés et à très long terme (TLTRO) mis en place par la BCE afin de soutenir la demande de crédit en zone euro et contrer le risque grandissant de déflation, qui sera accordé en septembre.

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En parallèle, l'institution monétaire avance à "grands pas" dans sa réflexion concernant le moyen d'acheter des titres adossés à des prêts (ABS), un marché sinistré depuis la crise, avec pour objectif de faciliter le financement des entreprises, a-t-il ajouté.

"Nous avons déjà observé un mouvement sur le taux de change (de l'euro) qui devrait soutenir à la fois la demande et l'inflation", a encore indiqué le président de la BCE.