Quand la droite espagnole rend hommage à Margaret Thatcher

Par Jonathan Baudoin  |   |  280  mots
Ana Botella, maire de Madrid, donne une place à Margaret Thatcher, au nom de la personne luttant contre le terrorisme et pour la liberté (économique).
À Madrid, dont la mairie est dirigée par le Parti populaire, une place porte désormais le nom de l'ancienne femme d'Etat britannique. Une première en-dehors du Royaume-Uni

Rendez-vous place Margaret Thatcher ? D'après le quotidien numérique espagnol Público, Ana Botella, maire conservatrice (Parti populaire, PP) de la capitale espagnole a inauguré lundi 15 septembre une place au nom de la "Dame de fer". C'est la première fois qu'une place, rue, ou avenue porte le nom de l'ancienne locataire du 10 Downing Street en-dehors du Royaume-Uni.

Rapprochement idéologique

Cette décision votée en avril 2013 par la majorité municipale (PP), rejetée par le Parti socialiste ouvrier espagnol et la Gauche unie, montre le rapprochement idéologique du parti du Premier ministre Mariano Rajoy avec le thatchérisme. La maire de la capitale espagnole, Ana Botella, et la directrice de la fédération du PP de Madrid, Esperanza Aguirre, comptent parmi les admirateurs de la "Dame de fer".

Mais ce rapprochement idéologique n'est pas que symbolique. Il traduit en effet une réalité: la politique d'austérité de Mariano Rajoy rejoint celle de Margaret Thatcher, avec par exemple une privatisation de l'économie, ou un gel des recrutements dans la fonction publique.

Une lutteuse contre le terrorisme

Dans le discours d'inauguration de la place, Ana Botella déclare que la "Dame de fer" qui "croyait avant tout à la liberté" fut une lutteuse contre le terrorisme. Les militants nord-irlandais de l'Irish republican army (IRA) apprécieront, tout comme les dirigeants de l'African national congress sud-africain, au pouvoir dans la nation arc-en-ciel, jugés tels des terroristes par Margaret Thatcher à l'époque.

Une façon de laisser entendre que le PP s'inspirera des méthodes violentes pour abattre l'IRA, et démoraliser les syndicats, pour venir à bout de l'ETA basque et des partis indépendantistes catalans?